C'est l'effervescence dans les marchés à l'approche de l'Aïd El Idha. Des quantités de tomates, pommes de terre, poivrons, oignons sont offertes ...mais les prix ne cessent de grimper Les prix de certains légumes ont augmenté sensiblement dans certains marchés, suscitant le mécontentement et la désapprobation des clients qui ont l'habitude de venir quotidiennement s'approvisionner . Du côté du Marché central, la plupart ont dépassé le prix d'un dinar le kilo flirtant avec la barre de deux dinars pour certains légumes et légumineuses. Il y a deux mois, écoulées à quatre cents millimes le kilo, les tomates, qui ont atteint, il y a une semaine huit cents millimes le kilo, se vendent actuellement à un dinar deux cents millimes le kilo. Idem au marché de Bab El Fella, les poivrons ont vu également leur prix monter en flèche, atteignant pour les piments forts deux dinars le kilo. Il en est de même pour les piments baklouti qui se vendent à un dinar cinq cents millimes le kilo, alors qu'il y a à peine quelques jours ils se vendaient à un dinar le kilo. Le prix des oignons rouges a atteint six cents millimes le kilo, alors qu'ils se vendaient à cinq cents millimes et les citrons se vendaient hier à deux dinars le kilo. Quant à la botte de blettes ou de persil, elles sont écoulées, pour le moment, à 300 millimes et leur prix risque ce week-end de monter en flèche. Or, ces deux légumes à feuilles sont indispensables pour la préparation du fameux osben (tripes de mouton farcies de viande et de légumes et assaisonnées d'épices). Stockage de légumes et de fruits Les commerçants de légumes et de fruits avisés le savent trop bien et stockent des quantités dans des chambres froides, attendant la veille de l'Aïd pour en garnir les étals et les écouler au prix fort. Un subterfuge qui fonctionne à merveille chaque année vu la grande affluence que connaissent les marchés les jours qui précèdent l'Aïd. «Les courses sont obligatoires, à la veille de l'Aïd, affirme Beya, une jeune femme rencontrée au Marché central. Les clients remplissent le couffin des légumes et des légumineuses qui sont indispensables pour la préparation des plats traditionnels à base de viande de mouton. Leur principal envie est de les trouver afin de satisfaire leur envie. Par conséquent, ils sont peu regardant aux prix. Les commerçants en profitent et font flamber les prix». Une autre pratique serait également courante ces dernières semaines : la vente conditionnée. Si le client choisit d'acheter, à titre d'exemple, des pommes de terre, le vendeur lui impose aussi d'acheter des tomates. «Cela m'est arrivé il y a de cela quelques semaines, explique Chokri, cadre dans une entreprise publique. J'ai demandé au vendeur de me peser un kilo de pommes de terre. Leur prix était élevé. Il m'a dit que si je voulais des pommes de terre, il fallait aussi que j'achète des tomates. J'a été extrêmement surpris». Selon un responsable du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, la hausse des prix, au cours des dernières semaines, de certaines denrées comme les poivrons et les tomates s'explique par le fait que le marché a été approvisionné de ce qui reste de quantités de la récolte et qui ne sont pas suffisantes, ce qui aurait entraîné un déséquilibre de la demande et de l'offre caractérisé par une demande supérieure à l'offre. A cela, vient s'ajouter l'abondance des pluies qui a rendu difficile la cueillette pour les agriculteurs. Mais cette flambée des prix ne durera pas, nous rassure-t-on du côté du ministère. En effet, l'équilibre entre l'offre et la demande pourra bientôt être restauré, grâce à l'approvisionnement du marché en légumes provenant de l'arrière-saison. Il y a lieu de noter qu'au cours de la saison actuelle, les superficies réservées à la culture des tomates d'arrière-saison ont augmenté de 35%.