Organisé sur trois jours, les 27, 28 et 29 septembre, le séminaire national des conservateurs des bibliothèques publiques nationales vise à examiner les difficultés des bibliothèques publiques dans les régions intérieures, afin de parvenir aux solutions adéquates Au moment où les bibliothèques publiques fleurissent et les attentes du lectorat sont devenues grandissantes, les copies de livres acquises et distribuées dans ces institutions demeurent en deçà du nombre escompté, avec un nombre total estimé à 7.601.203 livres, soit l'équivalent d'un livre pour chaque 1,49 citoyen. C'est ce qui ressort des données officielles présentées par Monia Hamdoun, directrice de la lecture publique au sein du ministère des Affaires culturelles, à l'ouverture, mercredi à Hammamet, du séminaire national des conservateurs des bibliothèques publiques nationales, placé sous le thème «La lecture publique : réalité et défis». En parallèle, le budget alloué aux bibliothèques publiques, qui ne dépasse pas les 3 milliards de dinars, n'a pas connu l'évolution requise, en dépit des efforts fournis pour le développement des collections documentaires disponibles et l'acquisition de livres variés selon les moyens et les marchés à disposition, a ajouté Mme Hamdoun. Quant au pourcentage de spécialistes dans la gestion bibliothécaire, il ne dépasse pas les 20% du nombre total des dirigeants des bibliothèques publiques, estimé à 1.700 agents, selon les chiffres présentés par Mme Hamdoun, qui a évoqué l'arrêt des embauches, l'année précédente, ce qui avait encore accentué le problème du manque du personnel dans ces institutions. Une situation qui a amené la direction chargée de la lecture à reporter l'ouverture de nouvelles bibliothèques. Pour l'année 2016, l'on a pu recenser 420 bibliothèques publiques réparties sur tout le pays, dont 24 régionales dans les différents gouvernorats du pays, 36 ambulantes et 360 locales. Le nombre d'adhérents s'élève à 171.254 membres pour un nombre de lecteurs estimé à 3.101.012 personnes. Organisée sur trois jours, les 27, 28 et 29 septembre, cette rencontre vise à examiner les difficultés des bibliothèques publiques dans les régions intérieures, afin de parvenir aux solutions adéquates, à travers notamment la réforme du cadre législatif, le développement de l'infrastructure et des ressources humaines ainsi que la promotion du rôle de la lecture. Le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, a insisté sur l'importance de travailler en étroite collaboration avec les conservateurs des bibliothèques afin de renforcer le rôle du secteur du livre et de l'édition. Il faut qu'il y ait une connexion entre les bibliothèques publiques et les délégations régionales pour les affaires culturelles, a souligné le ministre, faisant toutefois remarquer que «l'autonomie administrative et financière des bibliothèques publiques, bien qu'importante, demeure insuffisante en l'absence de moyens de travail appropriés pour une gestion efficace», admettant que «bon nombre d'entre elles ont été contraintes de fermer leurs portes». Cela dit, la lecture et les bibliothèques publiques seront au cœur des priorités, a déclaré le ministre, citant le programme «Tunisie, cité des lettres et du livre» qui devra permettre la restructuration du secteur par le biais de la mise en place de nouveaux outils de travail au profit des conservateurs des bibliothèques.