La dynamique créée par l'ancien ministre de l'Education, Néji Jalloul, avait certes entraîné une vaste polémique. Son travail ne pouvait laisser indifférent. Tout le monde avait compris que l'opération éducative ne pouvait se faire à l'écart de son environnement quoi qu'en disent les détracteurs. Déjà, l'opposition acharnée de certains à l'encontre de la politique de N. Jalloul en disait long sur leurs desseins. Un avant-goût de ce qui attend notre école a été administré par le grave fait divers enregistré à Sfax devant une école primaire contre une institutrice. L'enjeu était clair depuis le début. Il fallait impliquer l'institution éducative dans son milieu dans une dynamique inclusive. 353.000 bénéficiaires Les dimensions culturelle, sociale et sportive doivent avoir droit de cité. C'est ce à quoi se sont mis le ministère et, spécialement, l'Office des œuvres scolaires (Ooesco). C'est à travers son programme pour l'année en cours et les réalisations enregistrées depuis sa récente création que l'on peut espérer une meilleure intégration des élèves dans leur milieu en interactivité totale avec l'environnement socioculturel et économique. En dépit d'une opposition farouche à l'existence d'une telle structure, les pouvoirs publics ont eu raison de tenir bon et de continuer à réaliser un réseau de cantines et de restaurants scolaires. L'apport en faveur des scolaires défavorisés est incontestable. En effet, l'Etat consacre 40 millions de dinars pour la restauration et l'hébergement en faveur de plusieurs milliers d'élèves. Rien que pour la restauration, 353.000 élèves de tous les niveaux profitent de ces prestations. A cet effet, ce sont près de 2.453 restaurants scolaires qui assurent des repas à environ 262.000 écoliers et à 91.000 autres collégiens et lycéens dans 333 internats et dans 117 établissements ayant adopté le régime de demi-pension. En parallèle, le ministère de l'Education vient de construire deux nouveaux internats à Mahdia et Jendouba d'un montant de 2.5 millions de dinars. De plus, deux nouveaux établissements ont instauré un régime de demi-pension (1 million de dinars). Dans ce même contexte, il a été procédé à la création de 45 restaurants scolaires d'environ 3 millions de dinars ainsi qu'à l'extension de 3 internats à raison de 1.5 million de dinars et l'entretien de 6 autres pour une valeur de 3.2 millions de dinars. C'est l'infrastructure au niveau du primaire qui bénéficie de la plus grande part de ces dépenses, puisque 24 millions de dinars sur les 40 consentis à la restauration et l'hébergement lui sont consacrés, tandis que les autres niveaux disposent de 16 millions seulement, dont 7 millions sous forme de bourses scolaires au profit de 60.000 élèves. Vers un repas de qualité Concernant l'aspect hygiène, l'Office veille à respecter toutes les normes de qualité des repas. Bien que des efforts restent à faire (tenue et propreté des agents, aménagement des espaces...). À cet effet, un guide des repas a été établi à l'intention de la tranche d'âge 5-12 ans et un autre pour les 13-18 ans grâce à la contribution de l'Institut national de nutrition. 900 cuisiniers ont, également, suivi des formations dans les écoles hôtelières afin d'être à même de fournir un repas de haut niveau. D'autre part, des véhicules isothermiques ont été acquis pour assurer le transport des aliments en toute sécurité. Poursuivant dans le même ordre d'idée, deux restaurants pilotes ont été créés à Nadhour (gouvernorat de Zaghouan) et Amdoun (gouvernorat de Béja) dans le but d'en généraliser l'expérience. Ces deux projets ont coûté 3 millions de dinars. L'autre expérience consiste dans le lancement de 150 « fermes pédagogiques ». L'objectif étant de parvenir à en réaliser un millier dans le cadre de la stratégie de l'économie solidaire et la contribution au développement durable. Dans le reste des activités de l'Ooesco, on ne manquera pas de mentionner, aussi, le volet du transport scolaire. Sur ce point, justement, il faudrait indiquer que des efforts importants sont en train de se faire malgré une forte demande. Il y a, pour le moment, environ 250.000 places assurées par les 12 sociétés régionales de transport. En même temps, le transport scolaire rural se charge du ramassage de 18.000 autres en collaboration avec les autorités locales, régionales et la société civile.