Dans le cadre de la réforme du système éducatif, un office des œuvres scolaires (Oesco) vient d'être créé. Sa mission est de faire de l'établissement scolaire un cadre agréable où l'élève pourra apprendre, se cultiver et s'épanouir. Mais quelle stratégie a-t-on mis en place pour atteindre cet objectif ? Radhia Tayaa, directrice générale de cette nouvelle institution, a bien voulu se prêter à nos questions. Comment êtes-vous venue au poste de directrice générale de l'Oesco ? J'ai fait une formation de gestionnaire à l'ENA (Ecole nationale d'administration), et j'ai travaillé pendant plusieurs années dans le domaine. Jusqu'en 2013, j'ai été secrétaire générale au ministère de l'Education. Au lancement de l'office, monsieur le ministre Néji Jalloul, que je remercie infiniment, m'a sollicitée pour la mise en place de cette institution. Qu'est-ce que l'Oesco ? C'est un établissement public à caractère administratif créé le 25 mai 2016 selon le décret 664. Il est indépendant, son budget est autonome, mais il demeure, en tant qu'institution, sous la tutelle du ministère de l'Education. Quel est l'objectif de cette nouvelle institution ? Donner un sens aux concepts de la qualité et l'équité, tel est l'objectif principal de l'Oesco. Pour le réaliser, nous nous devons de mettre en place les conditions favorables et les moyens nécessaires à l'épanouissement de l'élève. Comment, et selon quelle stratégie ? Nous allons travailler sur quatre volets : l'alimentation scolaire, l'hébergement, le transport et les activités culturelles, sportives et sociales. Nous allons, également entreprendre d'autres actions, telle que la formation continue des employés dans les foyers d'hébergement et les cantines scolaires. Nous devons améliorer les conditions d'hébergement pour nos 49.000 pensionnaires et 46.000 demi-pensionnaires. 250.000 élèves bénéficieront désormais des cantines scolaires, lesquelles couvrent, actuellement 120 jours. Désormais, elles vont couvrir 175 jours, et ce dans le cadre de la révision de l'horaire scolaire. Notre objectif est de pouvoir accorder ce service à 500.000 élèves et d'augmenter le nombre de jours. Qu'en est-il du transport scolaire ? C'était, justement, le premier objet de la rencontre qui a eu lieu à Monastir du 25 au 27 juillet. Intitulée «défis et solutions » et co-organisée par l'Oesco et la fondation Almadanya pour l'éducation, la culture et l'environnement, cette rencontre a traité de la question du transport scolaire, de la manière de le soutenir et d'en garantir la régularité. Le but étant de mettre fin à l'absentéisme et à l'abandon scolaire. Almadanya assure déjà le transport de 8.000 élèves. A la fin des travaux, nous nous devions de trouver des solutions pour garantir le transport à 20.000 élèves. Avez-vous réussi à trouver des solutions ? Il y a eu des recommandations qui vont être lues et étudiées par les instances concernées. Cela dit, l'Oesco a un autre programme, spécial, qui concerne 47 écoles de section. L'objectif de ce programme est de regrouper ces écoles primaires, afin d'éviter l'éparpillement et le gaspillage matériel, dû au fait que le coût moyen d'un élève au sein de ces établissements dépasse dix fois le coût d'un élève dans une école ordinaire. D'autant plus que la mise en place du programme culturel et sportif ne peut avoir lieu faute d'effectif permettant d'assurer ces activités. Si on veut être en accord avec le principe de l'équité et de l'égalité des chances, l'élève doit avoir accès à tous les services. Et à propos des activités culturelles, sportives et sociales ? Nous devons soutenir ces activités qui existent déjà dans le cadre des structures et institutions au niveau central et régional et que l'office va assurer en dehors des horaires d'études. Ainsi, l'élève pourra manger sainement, être hébergé décemment et aura de quoi s'épanouir. Que voulez-vous dire par activités «sociales» ? Il s'agit d'accompagnement. L'élève doit bénéficier d'un suivi psychologique pour tenter, entre autres, de pallier aux effets de l'échec ou de l'inadaptation scolaires. Allez-vous recruter des psychologues ? Nous n'y sommes pas encore. L'Oesco, comme je vous l'ai déjà dit, est en pleine mise en place administrative. Où se trouve, donc, le siège de l'office ? Au boulevard du 9 avril.