La petite enfance est au centre du débat sur la lutte contre l'extrémisme. Ainsi, éduquer et protéger les enfants constituent un rempart contre la radicalisation des futures générations. Lors d'une conférence organisée les 27 et 28 septembre, par le ministère des Affaires religieuses, des intervenants de la société civile ainsi que des représentants du ministère de l'Intérieur ont participé pour débattre des moyens de protection de l'enfance contre l'extrémisme. Lors de son intervention, M. Omar Hajji, responsable au sein du ministère de l'Intérieur, a souligné l'importance et la nécessité de lutter contre le phénomène de l'extrémisme religieux et la radicalisation de l'enfance en Tunisie. Il a, par ailleurs, affirmé que l'enfance ainsi que la petite enfance sont en point de mire des diverses organisations terroristes. A titre d'exemple, il a cité une troupe de combattants enfants formée, en 2005, par l'organisation terroriste Al Qaida et baptisée en arabe «Touyour Al Janna» qui veut dire littéralement les oiseaux du paradis. Internet et réseaux sociaux font office de piège «Même si le nombre d'enfants touchés par le phénomène de l'extrémisme ne s'élève pas au rang du fléau, l'enrôlement des enfants en Tunisie existe. La vigilance ainsi que la protection sont de mise», déclare-t-il. Il a confirmé qu'en 2017, aucun cas d'endoctrinement n'a été enregistré chez les enfants. Toutefois, il a affirmé que depuis 2011 jusqu'à 2016, 17 enfants ont été incarcérés pour des crimes de terrorisme dans des centres de rééducation des mineurs délinquants, dont 9 ont été transférés dans les prisons après avoir atteint la majorité pénale. Le responsable au sein du ministère de l'Intérieur, Omar Hajji, a affirmé que les organisations terroristes se servent de la technologie et de l'internet, pour inciter les enfants à rejoindre leurs troupes pour les impliquer dans des crimes de violence et de ‘djihadisme‘. «Outre les vidéos publicitaires et promotionnelles diffusées sur les réseaux sociaux, ces groupes extrémistes ont créé des applications et des jeux de guerre téléchargeables qui promeuvent la violence et l'extrémisme», ajoute-t-il. Protection de la petite enfance En 2016, le ministère de l'Intérieur a détecté 92 institutions anarchiques dédiées à l'éducation de la petite enfance, dans le Grand-Tunis. Ainsi ledit ministère s'engage à lutter davantage contre toute forme de violence infligée à l'égard des enfants. Et ce, en collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, tout en insistant sur le sens de responsabilité des citoyens qui sont appelés à signaler tout cas de violence physique ou morale observé. De son côté, le responsable de communication à l'Unicef au bureau de Tunis, Mokhtar Dhahri, a souligné l'importance du principe de l'éducation parentale. C'est une stratégie établie par l'Unicef en coopération avec les autorités tunisiennes et qui vise à inculquer le sens de la responsabilité chez les couples pour mieux assumer et vivre la parentalité. Ceci, en sensibilisant les futurs mariés ainsi que les parents qui expérimentent pour la première fois la parentalité. M. Dhahri a, en outre, expliqué le rôle crucial des parents dans la construction de la personnalité de l'enfant dès sa naissance en mettant également l'accent sur le rôle des institutions spécifiques qui fondent leurs programmes éducatifs sur des pédagogies spécifiques qui aident à développer les capacités intellectuelles chez les enfants en bas âge.