L'équipe de Tunisie est technique. Elle est dans son élément quand elle joue l'offensive. Se replier en défense serait lourd de conséquences Tout le monde s'est félicité de la prestation du onze national, le 12 juin dernier, face à l'Egypte pour le compte des éliminatoires de la CAN 2018. Les observateurs les plus avertis étaient presque tous unanimes : Nabil Maâloul avait réussi son come-back à la tête de la sélection nationale. Le temps d'un match, Maâloul a pris sa propre revanche sur l'histoire. En battant l'Egypte par le plus petit écart (1-0), l'ancien-nouveau sélectionneur national a surtout séduit par le cachet qu'il a su imprégner à l'équipe de Tunisie. Une équipe nationale jouant l'attaque, créant beaucoup d'occasions et surtout, maîtrisant bien son sujet. Ce jour-là, l'Egypte n'avait nullement fait le poids face à la machine tunisienne, bien organisée grâce à des automatismes huilés. La deuxième sortie officielle de Nabil Maâloul était moins réussie. Car si le résultat y était contre la RD Congo, la manière a lamentablement failli. C'est que nos internationaux ont eu des difficultés à imposer leur jeu aux Congolais durant la première mi-temps. Heureusement que Chaâlali avait rectifié le tir au début de la deuxième mi-temps, donnant de nouveau l'avantage au score à la sélection nationale. Entrejeu renforcé Resté fidèle à sa philosophie de jeu, Nabil Maâloul avait opéré des changements qui ont eu pour but de conserver l'avantage donné par Chaâlali. En renforçant son entrejeu par des joueurs qui ont donné plus de profondeur, nos joueurs ont pesé lourdement sur la défense congolaise. Du coup, les Congolais étaient plutôt préoccupés par la défense de leurs arrières, ce qui les a empêchés d'aller de l'avant et n'ont pu, de surcroît, égaliser de nouveau. La seule fois où le sélectionneur national avait péché par ses choix, c'était lors du match retour contre la RD Congo quand il avait aligné cinq défenseurs. Se replier en défense était un mauvais choix tactique dans la mesure où notre team national avait subi de plein fouet le jeu de l'adversaire. En subissant le pressing des Congolais, les Tunisiens ont non seulement dénaturé leur jeu, mais ont également été devancés au score (2-0). Après la 70', notre sélection nationale a pris les devants et est revenue au score en l'espace de dix minutes seulement. L'équipe de Tunisie était même à deux doigts de créer victoire, si elle n'avait pas raté deux occasions nettes. Morale de l'histoire, c'est que l'équipe de Tunisie se porte nettement mieux quand elle opte pour son style de jeu habituel, porté vers l'offensive. Et même quand elle veut conserver son avantage au score, la meilleure tactique défensive est forcément de porter son jeu vers l'attaque. Nabil Maâloul dispose dans son effectif de joueurs rapides qui sont utiles aussi bien dans la récupération que dans la relance. Des joueurs comme Anis Badri, Ali Maâloul, Ghailane Chaâlali, Mohamed Amine Ben Amor ou encore Naim Sliti, sont capables de donner du punch à l'attaque tunisienne tout en sachant préserver l'arrière-garde. Bref, la Tunisie a les moyens de ses ambitions. Il suffit de jouer juste et intelligent, croire en soi et en ses moyens d'aller de l'avant et le ticket de Russie 2018 sera de plus en plus accessible. Des chances réelles En tête du classement du groupe A, avec 10 points au compteur et à trois longueurs d'avance du dauphin congolais, l'équipe de Tunisie n'a jamais été si proche de son but de ces dix dernières années. Alors de grâce, jouez l'attaque et surtout, jouez simple. Car trop de philosophie nuit au football. Nabil Maâloul l'avait appris à ses dépens à Conakry pendant près de 70 minutes de jeu. Et on pense mal le sélectionneur national commettre les mêmes fautes qui ont failli le conduire à sa propre perte. La Guinée avec trois points au compteur est hors course, au même titre que la Libye. Toutefois, il faut s'attendre à ce que les Guinéens fassent une réaction d'amour-propre devant leur public, histoire de quitter les éliminatoires avec les honneurs. Une donne que le sélectionneur national et ses joueurs doivent prendre en compte, mais tout en gardant leurs repères sur le terrain. Le sélectionneur national a encore cinq jours devant lui pour nous épater comme il l'a fait le 12 juin dernier face à l'Egypte.