Grinta, application tactique et jeu offensif : notre sélection nationale a livré un grand match comme elle ne l'a pas fait depuis un bon moment. L'image est presque idyllique : un stade assez plein où quelque 35.000 supporters ont pris place sur les gradins, un adversaire de taille, en l'occurrence l'Egypte qui a subi de plein fouet le pressing opéré par Yassine Khénissi et ses camarades et, au final, une belle victoire qui annonce un nouveau départ pour l'équipe de Tunisie. Bref, Nabil Maâloul a réussi son retour en sélection nationale en battant l'Egypte avec la manière aussi. Tout au long de la période initiale, Moez Ben Chérifia n'a pas été inquiété, contrairement à Chérif Ikramy qui n'a pas chômé. Le portier égyptien était tout le temps sur la sellette, contraint d'éloigner le danger à chaque accélération des Tunisiens. Il est vrai que la domination tunisienne fut stérile durant la première mi-temps et nos attaquants ont trouvé des difficultés à terminer le travail dans les 30 derniers mètres, mais ils avaient réussi à asseoir leur jeu et, surtout, à imposer leur rythme à une formation égyptienne qui n'a, à aucun moment, trouvé ses repères. Les premiers sur la balle Au-delà de la formule tactique adoptée par Maâloul, un 4-3-3 qui a permis au sélectionneur national de fermer toutes les issues aux attaquants égyptiens grâce à des lignes rapprochées, il faut avouer aussi que l'application tactique des joueurs et la rage de vaincre qui les a animés étaient pour grand-chose dans la victoire. Nos joueurs ont maîtrisé les débats à l'entrejeu. Que de duels gagnés par Ben Amor, Sassi et Chaâlali face aux avants égyptiens. Ce trio a constitué un véritable premier rideau offensif, ce qui a libéré le trio offensif Msakni-Khénissi-Ben Youssef. Nos joueurs étaient les premiers sur la balle grâce au mouvement en bloc mobile et à des lignes rapprochées, notamment en phase offensive et ce grâce à l'apport de Ali Maâloul qui a créé un danger permanent sur le couloir gauche. Et s'il y a un joueur qui a excellé en attaque, c'est bel et bien Youssef Msakni, auteur de la passe décisive qui a amené le but de Khénissi, lui aussi imparable. Msakni, à lui seul, a défrayé la chronique et a acculé les défenseurs égyptiens dans leurs derniers retranchements. Seul joueur à avoir eu du mal au départ à trouver sa place, Fakhreddine Ben Youssef a fini par se frayer un chemin en multipliant les accélérations sur les couloirs. Ben Youssef a besoin d'espace pour bouger et à côté de Msakni, l'électron libre de la sélection, ce n'était pas si évident. . Bref, l'équipe de Tunisie a vaincu et surtout convaincu. De la grinta, de l'application tactique et du jeu offensif à en redemander. Nabil Maâloul a non seulement réussi sa première sortie officielle, mais il a également fait oublier au grand public sa contre-performance contre le Cap-Vert en 2013. On sent que le sélectionneur national a bien préparé son match. Son mérite est d'avoir arrêté tout net l'Egypte d'Hector Cuper, et ce n'était pas donné. Cette victoire remportée au détriment de l'Egypte pour le compte des éliminatoires de la CAN 2019 apportera au nouveau sélectionneur un gage de confiance et de sérénité. Maâloul a désormais la légitimité et suffisamment de temps pour préparer la double confrontation contre la RD Congo. Qualifier la Tunisie à la phase finale de la Coupe du monde, Russie 2018, est le grand défi que doit relever Nabil Maâloul. Un rendez-vous avec l'histoire qu'il ne faut surtout pas rater.