L'équipe de Maâloul était irréprochable tactiquement et mentalement. Quelque chose a vraiment changé. On prévoyait un match au sommet difficile à gérer face à l'Egypte. Finalement, on n'a pas eu de match compliqué pour l'équipe de Tunisie qui a dominé de bout en bout une Egypte épuisée et qui n'a pu rien faire devant le plan de jeu de Maâloul. On n'attendait pas franchement cette supériorité tunisienne à tous les niveaux. Dans ce genre de match, il y a une sorte d'équilibre, d'opposition farouche, des moments forts et des moments faibles. Pratiquement, rien de cela, on ne se souvient pas d'un tir cadré ou d'une occasion claire et bien manœuvrée par Salah et ses équipiers. Qu'on ne nous dise surtout pas que l'Egypte était émoussée et qu'elle n'a pas joué sur sa vraie valeur. C'est archi-faux. Nos joueurs, dont le plupart jouent à l'EST, l'ESS et au CSS et qui jouent les compétitions africaines, comme les joueurs d'Al Ahly et d'Ezzamalek, ont été dans une grande soirée. Tout leur a réussi : occupation du terrain, qualité de la récupération de la balle dans des zones avancées, dosage de l'effort, bloc défensif et efficacité offensive. Il n'y avait pas de quoi avoir peur de l'adversaire qui, à l'image de Mohamed Salah (complètement inexistant), n'a trouvé aucune solution du début jusqu'à la fin. Une équipe de Tunisie féroce et non une Egypte en petite forme. Toute la différence est là. Trois poumons! Maâloul a contré les fondements du jeu de Cuper. Le milieu compact, où Nenni et Hamed font les récupérateurs relanceurs, a été asphyxié par trois joueurs vivaces qui ont récupéré, assuré la couverture, bougé, pressé pour s'emparer du milieu. Duels directs, mais aussi la deuxième balle, Sassi, Ben Amor et Chaâlali (fougueux mais qui doit améliorer sa technique) ont étouffé leurs adversaires. Le bloc de Cuper repose sur Hamed et Nenni mais compte aussi sur un trio créateur qui, lui aussi, n'a pas eu l'espace et les jambes pour inquiéter la défense tunisienne. Quand vous dominez le milieu avec un surnombre à chaque endroit et en action de récupération (ils étaient trois sur le porteur de la balle), vous avez en main le rythme du match. Quand des joueurs comme Abdallah Saïed et Ramadan Sobhi, joueurs techniques et qui jouent verticalement en créant le danger à n'importe quel moment, calent et ne réussissent rien, c'est que votre plan de jeu a bien fonctionné. Le trio Chaâlali-Sassi-Ben Amor n'a rien laissé au hasard. Les Egyptiens étaient asphyxiés au milieu, ne pouvaient pas jouer la transition rapide parce que, tout simplement, ils n'avaient pas la balle. De Khenissi à Meriah et Ben Youssef, les duels étaient en notre faveur. L'Egypte ne faisait que suivre et suer pour retrouver la balle et la perdre. Aucun danger de Kahreba qui, en attaquant de pointe, n'a pu rien faire. Tactiquement, Maâloul a réussi la copie parfaite face à un Cuper qui voit son modèle de jeu de la CAN s'écrouler. Un certain Ali Maâloul a réussi à s'emparer du couloir gauche, alors que Bedoui n'a pas avancé pour neutraliser Sobhi. Le sélectionneur national a tout préparé. On gagne des points Cette victoire vaut de l'or. C'est un premier match de groupe, et on bat l'adversaire direct pour la première place. Quoi de mieux! Les deux autres équipes du groupe 10, le Swaziland et le Niger, se tiennent en échec. On ne pouvait pas rêver d'un meilleur départ. C'est aussi un bon départ de Nabil Maâloul qui était l'homme le plus attendu. Il a fini par oublier sa petite sortie d'il y a 4 ans devant le Cap-Vert. Avant-hier, Nabil Maâloul a réussi à se remettre en confiance et à apporter vite sa touche. Il s'est démarqué de Kasperczak, en mettant sur le banc un Selliti titulaire, et en lançant Ben Youssef et Chaâlali. Beaucoup n'étaient pas contents de voir Maâloul revenir en sélection. En tout cas, sa première est bien réussie, en attendant la confirmation contre la RD Congo. Maâloul a marqué beaucoup de points et ne pouvait rêver d'un départ aussi brillant. Quand on voit l'attitude de la sélection face au Maroc et au Cameroun en amical, et celle de la sélection contre l'Egypte, on voit vite qu'il y a un décalage énorme. Rien à voir : beaucoup de motivation, beaucoup de cœur à l'ouvrage et surtout beaucoup de sérieux. Tout cela doit être confirmé.