Par Jalel Mestiri L'ensemble des démarches à mener devrait faire l'objet d'un recensement au niveau national afin de valoriser dans une programmation annuelle les actions liées au sport et à sa dimension éducative en milieu scolaire et dans l'enseignement supérieur. Comment reconnaître aujourd'hui et affirmer l'importance du sport scolaire et universitaire? Quel financement lui accorde-t-on concrètement sur le terrain? Force est de constater que le sport scolaire et universitaire se définit avant tout localement. Même s'il convient de souligner l'existence de certains dispositifs, il s'agira avant tout d'essayer de répondre à la demande des élèves et des étudiants ou à l'inverse de créer un besoin en matière d'activité physique. La finalité étant de créer localement une dynamique autour des écoles, des collèges, des lycées, des universités, intégrant la politique de la ville, des différents clubs pour donner un sens à la vie associative. Cette opération vise à développer des actions liées au sport et menées en partenariat par les établissements scolaires avec un club sportif ou une association complémentaire de l'école. Il fut un temps où le sport scolaire et universitaire représentait une composante originale de la politique éducative tunisienne. Une époque où ce n'était pas seulement de la compétition. Si la majorité des activités physiques pratiquées étaient justement compétitives, elles étaient également basées sur l'entretien de soi. Le développement de la pratique sportive dans le cadre du sport scolaire revêtait en ce sens un enjeu fondamental de la politique éducative. La pratique sportive était un des axes les plus étendus de l'accompagnement éducatif. Le sport scolaire et universitaire faisait l'objet d'un partenariat entre le ministère de l'Education et celui des Sports. Il impliquait fortement les collectivités locales, qui lui apportaient leur soutien sous différentes formes : subventions aux associations scolaires, soutien au fonctionnement des structures encadrant le sport dans l'enseignement primaire, secondaire et universitaire, aide aux déplacements des élèves vers les lieux de compétition. Le nombre de licenciés et le budget réservé aujourd'hui au sport scolaire ne sont plus conformes à la réalité, et encore moins aux exigences sportives. Ils ont connu en effet une régression totale et à tous les niveaux. Par comparaison avec ceux des clubs, notamment l'Espérance, le CSS, l'Etoile et le Club Africain, ils ne correspondent plus qu'à un simple effet d'affichage. Nous sommes ainsi en droit de nous poser la question sur la réelle présence d'une politique en matière de sport scolaire à l'heure actuelle. Ou encore, qui en assume la responsabilité? Nos écoles et nos différents établissements scolaires n'arrivent pas en effet à pérenniser et à consacrer le sport comme partie intégrante des missions de l'Etat, et du service public d'éducation. Il convient aujourd'hui de questionner la politique sportive actuelle en Tunisie. Notre vœu le plus cher serait de dépasser les slogans pour mettre en évidence les impératifs de cohérence et pour permettre réellement à nos élèves de s'inscrire à long terme dans la pratique des activités physiques sportives et leur faire intégrer les valeurs du sport. Il est temps de mettre en place une mobilisation de tout bord. L'ensemble des démarches à mener devrait en effet faire l'objet d'un recensement au niveau national afin de valoriser dans une programmation annuelle les actions liées au sport et à sa dimension éducative en milieu scolaire et dans l'enseignement supérieur. Dans le cadre d'une véritable opération nationale de promotion du sport scolaire, la clé de la réforme du système serait bien entendu d'augmenter sensiblement le nombre de licenciés et de faire face aux difficultés d'attirer et de mobiliser les jeunes à un âge où la pratique «institutionnalisée» est devenue de moins en moins recherchée..