Issu du centre de promotion de La Marsa, Oussama Mellouli a fait son bon bout de chemin sur la route de la natation mondiale. D'autres sportifs d'élite, à l'instar d'Amine Chermiti et Ons Jabeur, lui ont empreint le pas Nul ne peut dénier le rôle joué du sport scolaire dans la détection des talents de demain. L'éducation physique dépasse donc de loin le statut d'une simple matière qu'on enseigne sur le banc de l'école. C'est pourquoi, on s'est penché de plus près sur l'état des lieux de cette matière qu'on inculque de l'école primaire aux études universitaires. En ce sens, la Direction générale de l'éducation physique, de la formation et de la recherche, qui relève du ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Education physique, a organisé, samedi dernier, une conférence nationale sur l'éducation physique et les cellules de promotion dans le milieu scolaire sur le thème : "Système éducatif pour relever les défis d'avenir". Et qui dit cellules, dit centres de promotion qui sont le fruit d'une étroite collaboration entre ministères de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, celui de la Jeunesse, des Sports et de l'Education physique et les clubs sportifs qui apprennent cette action de formation et de suivi de l'élite nationale dès le jeune âge. M. Karim Bennour, chef de service des centres de promotion du Sport dans les écoles primaires au sein de la Direction générale de l'éducation physique, de la formation et de la recherche, éclaire notre lanterne sur le rôle alloué aux centres de promotion : "Ces centres de promotion, qui relèvent du ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Education physique, font partie d'un système éducatif, en vigueur depuis 1990. C'est un système inspiré des pays de l'Est. Le but est d'assurer la formation et le suivi de l'élite sportive, depuis le jeune âge. On sélectionne les élèves brillants sur le plan sportif, à travers les compétitions que nous organisons dans le milieu scolaire. C'est donc un moyen de détection des talents en herbe, dont la tranche d'âge varie entre 8 et 12 ans. A la quatrième année de l'enseignement de base, on assure une formation de base. L'année suivante, on oriente l'élève vers sa spécialité de prédilection. Et c'est à partir de la sixième année de l'enseignement de base que l'écolier sportif devient compétitif.", nous a fait savoir M. Bennour et de préciser: "Pour installer un centre de promotion, il faut qu'il soit parrainé par un club civil. Le centre doit être implanté à proximité d'une école primaire. On désigne un professeur, ou enseignant ou animateur sportif qui s'occupe des enfants sélectionnés. Il regroupe les élèves choisis des trois niveaux, quatrième, cinquième et sixième, inscrits dans l'école primaire, partenaire de la convention et les amène à s'entraîner au parc du club parrain. Pour chaque élève sélectionné, la fédération de la discipline concernée est également impliquée dans le processus du suivi du jeune sportif", a expliqué notre interlocuteur. Un coup de ballet Grâce à un suivi constant et un temps d'études aménagé, les centres de promotion ont d'ores et déjà enfanté des athlètes d'exception. Parmi lesquels, on cite le nageur Oussama Mellouli, la jeune espoir du tennis tunisien, Ons Jabeur, la vice-championne du monde junior de judo, Amel Azzabi et en football, le sociétaire du FC Zurich, Amine Chermiti. C'est dire que l'expérience des centres de promotion a porté ses fruits. Egalement, huit sur les vingt-trois représentants de la Tunisie aux Jeux olympiques de la jeunesse sont issus de centres de promotion. Cependant, les temps ont changé et une mise à niveau s'avère nécessaire, pour que la détection des talents en herbe se poursuive. C'est l'objet même de la conférence nationale qui a eu lieu samedi. Les responsables de l'éducation physique se sont tous réunis pour débattre de l'état des lieux de l'enseignement de l'éducation physique sur le banc de nos écoles. Ils ont émis des recommandations, dans la perspective d'actualiser les circulaires régissant les centres de formation et qui datent de 1998. Une chose est sûre : réunir tous les intervenants qui gèrent le sport dans le milieu scolaire, ne peut être que bénéfique pour continuer à détecter les talents de demain et, surtout, les mener à bon port, celui des podiums.