Les actes d'agression, de vandalisme et de cambriolage des maisons et des voitures, surtout, suivent une courbe ascendante malgré les efforts et les réussites policières. La guerre menée sans répit contre le terrorisme a porté ses fruits. Le pays a retrouvé, après les années de flottement qui ont suivi la révolution, une stabilité quasi certaine sur le plan sécuritaire, comme en témoignent la levée de l'interdiction de voyage vers la Tunisie par plusieurs pays européens et le retour massif des touristes dans notre pays. Cette réussite importante sur le plan sécuritaire ne peut pour autant cacher la montée des délits de droit commun, des braquages, des vols et cambriolages perpétrés le plus souvent contre les personnes et les biens souvent en pleine journée. Même les membres des unités de police ne sont pas épargnés au moment où le pays est encore sous le régime de l'état d'urgence. Le nouveau ministre de l'Intérieur, M.Lotfi Brahem, a du pain sur la planche. Le dysfonctionnement structurel de certaines unités relevant de l'ordre public n'est plus à démontrer et la réforme est indispensable. Braquages, vols à la tire et cambriolages Deux jeunes bacheliers avaient été violemment agressés ces derniers jours entre Carthage Byrsa et Salammbô à la banlieue nord. Un braquage mené par deux malfrats qui a mal tourné et qui a fait sombrer l'un de ces jeunes dans un état comateux. Les actes d'agression, de vandalisme et de cambriolage des maisons et des voitures, surtout, suivent une courbe ascendante malgré les efforts et les réussites policières. Mais la concentration sur le renforcement de la lutte antiterroriste, les multiples tâches de protection rapprochée des personnes menacées, le peu de moyens dont disposent les unités de police de l'ordre public ont favorisé l'accroissement des actes de vandalisme, des braquages, des vols à la tire et des cambriolages des maisons avec l'aide, parfois, de la gent féminine et des niqabées. Les membres des unités de police ne sont pas épargnés dans le cadre de l'exécution de leurs fonctions. Ils sont agressés au quotidien par les vendeurs ambulants qui se muent très vite en délinquants très dangereux dès qu'ils sont pourchassés de leurs territoires. L'adoption du projet de loi assurant la protection des forces armées accuse toujours un retard qui en dit long sur la tergiversation de certaines parties quant à son adoption. On rappelle qu'en juin dernier, la mort d'un agent de police à Bir Lahfay a poussé les policiers à manifester devant l'Assemblée des représentants du peuple pour demander l'accélération de l'examen dudit projet. Le projet des caméras de surveillance dans la Ville de Tunis En 2016, l'ex-ministre de l'intérieur Hédi Mejdoub avait annoncé la mise en place très prochainement d'un système de vidéosurveillance dans le Grand-Tunis et dans certains gouvernorats, ce qui allait permettre aux services de sécurité de se doter d'un système développé de surveillance et de les aider à faire face aux crimes et menaces terroristes. 300 points de surveillance étaient prévus pour le Grand- Tunis entre 2016 et 2017, mais ce projet tarde à se concrétiser. Il est quasi important de mettre à exécution ce projet qui ne peut qu'apporter un plus aux unités sécuritaires en matière de prévention et de lutte contre le crime terroriste et le crime d'une manière générale. Les moyens techniques de contrôle sont adoptés dans les grandes villes partout dans le monde et notre pays accuse déjà un grand retard à ce niveau qu'il faut combler au plus vite. S'attaquer aux défis de l'ordre public Pour combattre les crimes et les délits et assurer la sécurité des citoyens, les unités de police doivent être dotées de moyens de travail appropriés et d'une restructuration bien adaptée à la phase transitionnelle du pays. Les Tunisiens ne souffrent plus les scènes de braquage au grand jour, les vols à la tire dans les métros et les trains, les agressions et les incivilités vécues au quotidien et qui sont liées en majeure partie à l'explosion du marché des produits psychotropes. La liberté est la première des sécurités et les citoyens ont le droit de se sentir en sécurité. C'est aux unités de police qu'incombe ce rôle et c'est à l'Etat que revient le devoir de renforcer la police en la dotant des moyens adéquats. Il y a malaise des deux côtés, aussi bien de la part des citoyens qui ne se sentent plus en sécurité, que du côté des unités de police qui ne peuvent accomplir leurs missions dans les règles en raison du peu de moyens dont elles disposent, surtout au niveau du parc automobile. Les brèches au niveau du dispositif sécuritaire antiterroriste ont été colmatées certes, il est grand temps de s'attaquer aux défis de l'ordre public.