Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al-Joumhouri, se dit, «jusqu'à présent», satisfait de l'accord. «Le Document de Carthage est le fruit d'un dialogue franc et clair», dit-il. Cependant, il relève avec inquiétude le manque de cohésion entre les parties prenantes «Je ne sais pas pour les autres partis, mais nous, nous ne sommes consultés sur rien», voilà ce qu'a lâché, lors d'une conférence sur l'état des finances publiques, Faouzi Charfi, l'un des dirigeants du parti Al-Massar. Etranges déclarations de la part d'un membre d'un parti signataire du Document de Carthage et représenté au gouvernement par Samir Bettaieb, ministre de l'Agriculture. Mais s'il était le seul à le dire, sa déclaration aurait été anecdotique. Seulement, le malaise s'étend à plus d'une partie, parmi les signataires du Document de Carthage. Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al-Joumhouri (représenté au gouvernement par Iyed Dahmani), se dit, «jusqu'à présent», satisfait de l'accord. «Le Document de Carthage est le fruit d'un dialogue franc et clair», nous dit-il. Cependant, il relève avec inquiétude, le manque de cohésion entre les parties prenantes. «Malgré leur alliance, il y a toujours des divergences, explique-t-il. Alors vous avez d'un côté Al-Joumhouri qui a des problèmes avec Nida Tounès, Nida Tounès qui a des soucis avec Machrou Tounès, Afek avec Nida, l'Ugtt avec l'Utica, et j'en passe. Ce pourrissement de la situation politique risque de porter atteinte aux objectifs socioéconomiques». S'il se dit fier du Document de Carthage, Issam Chebbi estime qu'il n'est pas suffisant. Al-Joumhouri et Massar déplorent ainsi l'absence de tout dialogue politique entre les signataires. «Il y a des réunions sporadiques avec le chef du gouvernement, mais jamais entre les partis», note-t-il. Preuve de ce malaise, la présidente de l'Utica, Wided Bouchamaoui, a menacé de se retirer de l'accord, si les propositions du patronat pour la loi de finances 2018 ne sont pas prises en considération. La puissante patronne de l'Utica fustige le gouvernement qui, selon elle, n'a pas entrepris les réformes profondes, sur la base desquelles l'organisation patronale avait apposé sa signature au Document de Carthage. Toutefois, pour éviter que l'Accord de Carthage ne vole en éclats à l'occasion de la loi de finances 2018, le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, n'hésite pas à faire le tour des partis, pour les convaincre de soutenir le texte. Ainsi, jeudi, il est allé voir le parti Machrou Tounès et aujourd'hui, il se rendra chez Afek Tounès. Watfa Belaid, présidente du comité central de Machrou Tounès, y voit une nette amélioration de la communication et de la promotion du projet de loi de finances. Ce n'était pas le cas l'année dernière lorsque, estimant que le gouvernement avait fait un passage en force, les députés du parti avaient voté contre. «Il y a véritablement un élargissement des consultations avec un ministre des Finances qui assume son rôle devant les partis, dit-elle, mais est ce que les feedbacks des partis vont être pris en considérations? C'est la question que nous nous posons». Tout comme Issam Chebbi, la dirigeante au sein de Machrou Tounès évoque «un rythme de concertation, très lent» entre les parties prenantes, depuis la signature du Document de Carthage. Elle s'attend néanmoins à un «changement» dans les semaines à venir.