Par M'hamed JAIBI Une vaste polémique et une véritable guerre de positions ont éclaté suite à l'annonce de la probable constitution du «Front parlementaire» projeté par Machrou Tounès et Afek Tounès, qui a ensuite impliqué le groupe parlementaire national et certains députés nidaïstes et des indépendants d'origine nidaïste. Il se trouve que cette initiative censée équilibrer quelque peu les forces en présence au sein de l'Assemblée des représentants du peuple a été appréhendée par l'alliance majoritaire groupant Ennahdha et Nida Tounès comme un danger menaçant sa suprématie au sein de l'Assemblée. Quarante-trois députés avaient été pressentis pour constituer le Front mais on évoque des forfaits ponctuels parmi les nidaïstes (Moncef Sellami, Wafa Makhlouf, Ons Hattab) et même parmi les anciens nidaïstes du groupe national. De sorte que l'on risquerait de voir le nombre du nouveau groupe parlementaire en projet se réduire à sa plus simple expression, soit 29 ou 30 députés qui seraient essentiellement les 21 d'Al Horra et les 8 d'Afek Tounès. Face à cette petite démarche unitaire très critique à l'égard d'Ennahdha, s'est dressé un rapprochement plus vaste qui vise à inclure les députés UPL dans un groupe fusionnel rassemblant également tous les députés de l'alliance Ennahdha-Nida Tounès. Une telle redistribution au sein de l'Assemblée conduirait à une large alliance appuyant le gouvernement d'union nationale, au sein de laquelle se distinguerait un positionnement spécifique représenté par le nouveau front parlementaire qualifié de «progressiste». Même si une telle appellation colle difficilement au parti Afek Tounès dont les positions originelles le plaçaient plutôt dans les sphères libérales.