Les paramètres du choix des 23 mondialistes peuvent paraître cruels et inhumains. Pourtant, chaque sélectionneur doit passer par là. Un mois avant le démarrage de la grand'messe russe, le sélectionneur national Nabil Maâloul devra communiquer une liste élargie de 30 joueurs au maximum. Il peut soit choisir 30 noms sans distinction, soit choisir ses 23 noms pour le Mondial, et sept noms de réservistes. Ensuite, une dizaine de jours avant les trois coups, il lui faudra se décider sur les noms des 23 heureux élus. Sachant qu'un joueur blessé peut être remplacé juste avant le premier match en phase finale. Le bon sens veut que la liste des 23 pour la XXIe Coupe du monde se fasse à partir des joueurs appelés à un moment ou un autre des qualifications, ceux qui ont mis le team national sur orbite mondialiste. Non seulement, il s'agit pour eux d'une récompense légitime et de fruits recueillis, mais également d'un avantage certain au rayon de l'adaptation et de l'intégration dans le groupe. Toutefois, il faudra compter avec les fameux impondérables: blessures, méforme. Cela ouvre la porte devant quelques renforts de dernière minute qui peuvent représenter des solutions inespérées. Dès la prochaine rencontre amicale, le staff technique entend tester le gardien prêté par Nice à la Berrichonne de Châteauroux (L2 française), Moez Hassène et le milieu de terrain du FC Augsburg (D1 allemande), Rani Khedhira. Inévitablement, celui qui débarque au dernier moment risque d'être regardé d'un mauvais œil par le groupe en place car on considère qu'il usurpe un droit qui aurait dû revenir aux autres. D'autant qu'il y aura sur la ligne d'arrivée sept recalés pour composer la liste des 23. Le rêve suprême Dans la carrière de chaque joueur, le Mondial constitue le rêve «suprême». L'en priver au tout dernier moment sera une douloureuse épreuve non seulement pour le joueur en question, mais également pour le sélectionneur. Voilà pourquoi la liste des 23 a de tout temps constitué un crève-cœur pour chaque entraîneur national. Il n'en reste pas moins que l'équipe de Tunisie place cette fois la barre assez haut. Elle veut accéder pour la première fois de son histoire au deuxième tour. Cela exige la mobilisation de toutes ses ressources et le recours aux meilleurs joueurs et à ceux qui se révèlent être les plus en forme le jour J. Comme on le constate, la logique de la performance va l'emporter sur toute autre considération. Face au dilemme d'un choix qui va faire inévitablement des mécontents, le staff de Maâloul va s'employer à témoigner de rigueur et d'intelligence au moment de cocher 23 noms sur une feuille blanche. Incontestablement la décision la plus délicate et la plus douloureuse dans la carrière de ce staff.