La bande à Boumnijel est redevable «impérativement» d'une réaction d'amour-propre pour arrêter l'hémorragie et éviter de sombrer dans le doute. Dans les moments difficiles, il n'y a vraiment pas le temps aux lamentations et aux états d'âme chancelants. C'est dans l'adversité que l'on reconnaît le pouvoir magique de la raison, de la pondération et surtout de la consistance mentale. De fait, on a l'impression qu'une attitude de blocage est en train de s'installer «arbitrairement», voire exagérément, dans le camp étoilé, et qui a été corroborée lors de la dernière sortie des coéquipiers de Ben Amor face à la JSK. Un constat le moins que l'on puisse dire désolant pour des Sahéliens qui ont été confrontés ces cinq dernières années à des défis et des challenges de grande envergure sur le double plan national et continental, et ont acquis par voie de conséquence un capital confiance indéniable et une réactivité remarquable par rapport aux différents aléas. Une chose est claire, tout le monde s'accorde à affirmer qu'il n'y a vraiment plus désormais de temps à perdre, et que la patience du public étoilé commence à s'étioler, d'où l'obligation de rebondir au plus vite, à commencer par la confrontation de ce soir face à un coriace ST et où les coéquipiers de Bédoui n'ont vraiment plus droit à l'erreur. Le mental d'abord ! Fort logiquement, l'accent a été mis sur ce volet psychologique grandement sensible et déterminant par le head coach —un statut ponctuel faut-il l'avouer— Ali Boumnijel et Kais Zouaghi, lors de ce court intervalle qui sépare la rencontre de vendredi dernier et celle de ce soir. Ce dernier tandem s'est résolu à densifier le volet communication et multiplier les «briefings» en individuel et en groupe avec les joueurs afin de leur faire récupérer ce capital confiance dilapidé ces derniers temps et l'obligation de retrouver cette solidarité et ce «team bulding» qui ont été les points forts de l'ensemble étoilé. D'ailleurs, le président du club a décrété un stage bloqué qui s'étalera jusqu'à la confrontation contre l'EST afin d'éloigner le groupe de la pression incommensurable du public, mais aussi histoire de resserrer les liens entre les joueurs. D'ailleurs et toujours dans cette même approche visant à «secouer» ces derniers, Dr Ridha Charfeddine s'est montré particulièrement virulent dans son discours à l'adresse des coéquipiers de M'sakni —de plus en plus indésirable auprès du public sahélien— en leur signifiant qu'il opposera un niet catégorique au départ de n'importe quel joueur même s'il réussit à ramener une offre de 20 millions de dinars d'après ses dires, tant qu'ils enchaînent un tel rendement et de telles contre-performances ! Une chose est certaine, le match de ce soir se déroulera dans un contexte exceptionnellement «sensible» pour les protégés de Boumnijel, où il va falloir reconquérir un tant soit peu la confiance du public sahélien, en attendant l'avènement du nouvel entraîneur qui sera selon toute vraisemblance Roger Lemerre ou à défaut Alain Perrin, un compagnon de route de Ali Boumnijel qui a été son adjoint à la tête de l'équipe nationale chinoise.