Une carrière sportive peut être éphémère : prendre des dispositions est la meilleure solution pour un avenir assuré. Les sportifs ne savent pas ce que leur réserve l'avenir, les footballeurs en particulier. La majorité d'entre eux gagnent beaucoup d'argent et tombent dans la facilité. Ils deviennent par la force des choses de grands dépensiers et ne pensent pas aux lendemains. Rares sont ceux qui sont cultivés (ils se comptent sur le bout des doigts) et pensent à leur reconversion. Comme le commun des mortels, le sportif doit penser à s'assurer une retraite. Car il n'est pas à l'abri d'un mauvais coup du sort, d'une méchante blessure qui aura raison de sa carrière. Les cas des footballeurs ayant été pris de court par le destin sont assez nombreux dans notre sport-roi. Nous citerons ceux de Abdelhamid Kanzari (ex-Espérance Sportive de Tunis) et Brinis (ex-joueur du Club Africain et du Club Sportif d'Hammam-Lif). Des accidents de la route ont eu raison de leurs carrières sportives. On ne sait pas aujourd'hui comment vivent ces ex-sportifs. La débrouillardise reste le premier moyen pour s'en sortir. Ils deviennent par la force des choses des protégés de tel ou tel président de club, ce qui n'est, en fin de compte, pas normal. Victimes d'un système Imaginez de grands sportifs qui, après des exploits dans leur carrière, deviennent des marginalisés. Tout cela par la faute d'un système qui ne les a pas protégés. C'est aussi de leur faute en partie, puisqu'ils n'ont pas pensé à leur avenir en claquant l'argent qu'ils ont gagné. Nous ne cesserons de répéter que notre professionnalisme (nous parlons du championnat de football évidemment) est erroné et a été mis sur pied à la hâte. Pour faire beau et donner une belle image du pays en ce temps-là. Sans plus. Qu'a-t-on fait pour couvrir socialement les joueurs? Aujourd'hui, c'est un peu la poudre aux yeux. Quels sont les sportifs qui payent leurs impôts en disposant d'une couverture sociale? Une minorité sans doute qui ont compris qu'une carrière peut être éphémère et se briser à tout moment. Maintenant c'est la tutelle qui oblige les sportifs à payer une cotisation. Toutefois, celle-ci n'est pas reversée aux caisses de sécurité sociale par les clubs. Il y a une autre cassure dans la procédure. Les clubs, souvent endettés, n'honorent pas leurs engagements et dépensent cet argent dans la redistribution des salaires et primes ou le paiement des fournisseurs. Ce qui n'est pas normal. Tout le système est donc à revoir pour que les sportifs ne restent pas d'éternelles victimes. Commençons alors par revoir nos règlements sportifs et ceux de notre sport-roi en particulier. Il faut que les choses changent. Dans le cas contraire, la situation ira de mal en pis. Au fait, pourquoi les caisses de sécurité sociale ne fonctionnent-elles pas au cas par cas avec les sportifs en les avertissant en cas de non-paiement de leur cotisation par le club? Ce n'est sûrement pas la mer à boire et l'opération est faisable. La moindre des choses pour un sportif est de disposer d'une retraite comme chaque travailleur après une longue période de labeur. Certains sportifs ont peut-être assuré leur reconversion en montant des projets, mais pas tous. Ne dit-on pas mieux vaut prévenir que guérir?