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Témime Hzami : «Le joueur tunisien a perdu son identité»
L'invité Du Lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 07 - 2016

Considéré comme l'un des meilleurs joueurs au Mondial 78, l'ex-attaquant de l'EST a parlé à cœur ouvert de tout ce qui est proche de lui, dans le sport et dans la politique
Pourquoi ce retrait définitif du monde du sport et, spécialement, du football tunisien ?
Je suis très déçu par le comportement du footballeur tunisien qui a perdu son éducation et son savoir-faire sur le terrain. Devant ces défaillances morales et techniques de notre football, j'ai décidé de me retirer et de me consacrer à ma famille. J'ai compris qu'il vaut mieux se taire parce que personne ne veut écouter. Je ne peux rien changer devant les dépassements de tous genres. Certes, il y a eu beaucoup d'experts dans le football qui ont mis en garde contre la régression de ce sport et le manque d'éthique sportive, mais il n'y a jamais eu de réponses, et surtout de solutions adéquates de la part de nos responsables à la tutelle ou à la FTF.
Après la révolution, il n'y a plus eu de discipline, de respect et d'éducation. Devant cette gabegie, je me suis retiré de la scène sportive par respect. Je n'aime pas que le public sportif change d'idée sur moi. Il ne faut pas oublier que tous les supporters de tous les clubs respectent ma carrière et ma personne.
Quand même, vous aviez pu regarder le championnat national de football! Qu'en pensez-vous ?
C'est un championnat très faible. Je le compare aux Jeux sans frontières. Ce qui est bizarre, dans notre football, c'est que les clubs tels que l'ESS, l'EST, le CA et le CSS dépensent des milliards pour un football mesquin et faible. Je déplore les présidents de clubs qui ne cessent de gaspiller leur argent, pour être critiqués et avoir un stress qui influe sur leur santé. Tout cela pour que leurs équipes respectives remportent un titre. C'est bien, mais en contrepartie, ces présidents ont des lacunes en ne prêtant aucune importance à la formation. Devant cette situation, le championnat est faible en dépit des milliards dépensés au soleil. Il y a une contradiction énorme, en voyant l'US Ben Guerdane et l'ES Métlaoui qui n'ont pas de tradition footballistique réussir à tenir le coup devant des équipes aussi huppées que le CA en dépit de leur budget dérisoire.
Devant la faiblesse de notre compétition, le sélectionneur national a été obligé de faire appel aux expatriés pour former sa sélection.
Ne trouvez-vous pas que le championnat national est assez déséquilibré !
Certes et comment ! En effet, les quatre équipes ESS, EST, CSS et CA ne cessent d'acheter des joueurs pour remporter des titres au détriment de la formation. Ces équipes ne possèdent pas le goût de la formation qui est l'avenir. Certes, il y a des académies, mais c'est éphémère. C'est de la poudre aux yeux, je déplore le joueur professionnel qui embrasse le maillot alors qu'il n'est pas un enfant du club, je n'aime pas la mascarade. J'ai vu des joueurs qui jouent chaque saison dans un club différent et ils trouvent l'audace d'embrasser les différents maillots.
Je comprends les dirigeants qui pensent aux titres et non à l'avenir du club. Il est nécessaire que ces présidents sachent que seul le club est éternel.
L'ESS mérite-t-elle le titre cette saison ?
C'est la plus régulière. L'Etoile a présenté un jeu cohérent et fluide. Elle possède des joueurs complémentaires, guidés par un entraîneur chevronné tel que Faouzi Benzarti. Il y a une bonne réaction de la part du CSS et de l'EST, mais ils étaient en retard par rapport aux Etoilés.
Avec du recul, on peut évoquer votre aventure à l'Olympique de Marseille et avec Ittihad Jeddah...
Je suis très satisfait de mes carrières à l'Olympique de Marseille et à Ittihad Jeddah. Avec les Marseillais, j'ai passé une année extraordinaire et après j'ai résilié mon contrat pour revenir en Arabie Saoudite. A 30 ans, je n'avais pas une éducation professionnelle pour tenir le coup. Ce fut une expérience très positive dans le domaine professionnel et financier.
On se demande pourquoi nos joueurs ne réussissent pas en Europe...
Nos joueurs sont déjà gâtés avec leurs clubs respectifs. Mais, en Europe, ils se trouvent face aux exigences du professionnalisme, n'ayant pas l'expérience du haut niveau. Regardez nos expatriés, ils confirment leurs qualités parce qu'ils sont nés en Europe. Face à cette exigence, nos joueurs se sentent délaissés et démunis. Ils cherchent la solution, celle de rentrer chez eux après une expérience dérisoire.
De l'autre côté, on retrouve le joueur africain en plein essor parce qu'il a envie de souffrir. Il se sacrifie pour faire carrière, aidé par son physique, qui est un atout fort appréciable dans le football moderne. Il y a une grande différence entre le joueur tunisien et africain, dans tous les domaines : technique, physique et psychologique.
Certes, il y a eu quelques joueurs tunisiens qui ont réussi en Europe mais c'est trop peu pour parler du joueur tunisien en Europe ou ailleurs.
Après le tirage au sort, on peut dire que l'Equipe de Tunisie a assez d'arguments pour assurer sa qualification au Mondial 2018?
En effet, l'équipe de Tunisie a assez de chances pour faire bonne figure à la CAN et assurer en même temps sa qualification au Mondial de Russie 2018. Mais elle ne possède pas d'atouts techniques et humains pour remporter le titre africain ou faire bonne figure au Mondial.
Mais ce qui est bien dans cette équipe de Tunisie, c'est l'apport des joueurs tunisiens évoluant à l'étranger. Ils vont donner le plus. Je l'espère.
On ne cesse d'évoquer vos rapports difficiles avec Chetali et Attouga...
J'ai toujours respecté Abdelmajid Chetali et Attouga. Mes rapports avec eux sont bons et il n'y a eu aucune équivoque. Mais je suis exigeant avec moi-même et avec mes coéquipiers en équipe de Tunisie ou avec ceux de l'Espérance Sportive de Tunis.
Revenons à Chetali, c'est un meneur d'hommes de grande dimension. Il ne faut pas oublier qu'il a été un grand joueur. Il n'y a rien à dire. Lorsqu'il a écarté Attouga, j'aurais pu parler en tant que capitaine avec lui pour nous donner des explications sur son choix, nous ne l'avons pas fait, tout seulement parce que Chetali est un homme respecté par tout le groupe de 1978. Et il a gagné son défi et son choix fut judicieux. En 1978, nous étions solidaires, réceptifs, disciplinés. Tous ces atouts étaient déterminants pour faire bonne impression en 1978.
Pour Attouga, nous sommes des amis et il n'y a eu aucun problème avec lui.
Pour conclure, je n'ai pas un caractère difficile mais je suis exigeant et je n'aime pas perdre.
Vous ne trouvez pas aberrant de voir le défenseur Maâloul meilleur buteur de la saison, alors que nos attaquants sont en veilleuse ?
Je suis pour que tous les défenseurs marquent et deviennent des buteurs patentés. En 1978, en Argentine, l'équipe de Tunisie a eu trois buteurs : Dhouib, Ghommidh et Kaâbi.
L'équipe de Tunisie ou les équipes de la Ligue 1 doivent avoir des priorités offensives et avoir des joueurs polyvalents pour marquer. Je vois Akaïchi comme un grand attaquant d'avenir.
Il faut avoir des joueurs polyvalents dans les clubs alors qu'avec l'équipe de Tunisie, il faut avoir un attaquant fixe à la pointe de l'attaque.
Vous avez un diplôme de 3e degré et vous n'entraînez pas, pourquoi ?
C'est simple, comme je suis exigeant, je suis contre l'apprentissage d'un joueur senior. Il y a actuellement des joueurs en Ligue 1 qui ne savent pas faire une passe ou un contrôle juste. J'ai une image de marque à sauvegarder et je n'aime pas être insulté ou critiqué par des supporters qui ne pardonnent pas. J'ai gagné un capital : avoir l'amour de tout un peuple. Je n'aime pas le décevoir.
Que pensez-vous de la nouvelle formule du championnat national pour la saison 2016-2017 ?
C'est une formule qui va porter préjudice à notre football qui agonise depuis quelques années. Je ne sais pas pourquoi les grands clubs ont accepté cette formule.
Les petits clubs seront encore une fois délaissés et écartés techniquement et financièrement. Quel charme trouve-t-on lorsque le champion ne joue pas avec toutes les équipes.
Encore une fois je pense que les quatre clubs avec leur argent vont encore faire la loi dans une ligue déséquilibrée et sans imagination.
Il n'y aura plus de classico et de derby qui vont tenir en haleine les férus du football.
L'expérience de cette formule a été déjà un fiasco il y a quelques années.
Quels sont les entraîneurs qui vous ont impressionné dans votre riche carrière ?
Incontestablement Delfour avec le CSHL, qui m'a appris le football sur des bases solides et scientifiques. Il y a aussi Bobek à l'EST. C'est un entraîneur qui connaît bien son sujet. En équipe de Tunisie, c'est Chetali qui te met dans un bon environnement par une petite phrase, c'est un plaisir d'être sous ses ordres.
Chetali nous fait progresser mentalement. En 1978, tous les joueurs savent ce qu'il faut faire sur le terrain. Il impose le respect.
Parlons de l'arbitrage?
C'est à l'image de notre championnat. J'ai remarqué que les dirigeants des clubs sur leur banc sont plus excités que leurs joueurs. La FTF doit sévir contre ce genre de comportement déplorable pour le pays. Ils doivent donner l'exemple : être calme et éduqué. Le terrain a perdu sa crédibilité et c'est bien dommage.
J'espère que l'année prochaine sera plus calme pour aider nos arbitres à bien diriger leurs matchs.
Et si on parlait du Stade Tunisien?
C'est bien dommage pour un club qui a tout donné au football tunisien par ses dirigeants et ses joueurs. Le ST était une école de football. Il y a eu des responsables comme Neifer et Achab qui se sont sacrifiés afin que l'équipe stadiste soit à l'avant-garde du football tunisien. Mais je crois que ceux qui sont venus après n'ont pas eu les ressources financières pour diriger le club du Bardo.
Dommage pour un club qui a écrit l'histoire du football tunisien. J'espère que le ST retrouvera rapidement l'élite au grand bonheur de tous les férus de football.
Quels enseignements tirez-vous du dernier Euro 2016 organisé en France?
D'abord, la France a été trop avantagée. Mais à la fin, elle a perdu en raison des choix tactiques de son entraîneur. J'ai aimé la Croatie qui a pratiqué le meilleur football de l'Euro. Je me suis aussi régalé de voir le pays de Galles, l'Islande, l'Albanie qui n'ont pas une tradition footballistique et ont réussi à tenir tête aux grands. Il n'y a pas de logique en football.
La France, l'Espagne, l'Angleterre et la Suède doivent changer de solutions dans le domaine technique et humain. L'Allemagne est vieillisante.
J'ai été emballé par l'Italie et ses jeunes joueurs qui ont beaucoup de qualités pour progresser.
Revenons à la finale pour souligner que le Portugal sans Ronaldo a su comment bloquer les manœuvres françaises assez confuses à l'image de Payet et Pogba.
Le mérite des Portugais étant d'avoir cru en leurs chances jusqu'au bout. Les Portugais m'ont fait penser au Danemark qui a été repêché pour prendre part à l'Euro.
Deschamps a eu tort de ne pas convoquer Benzema qui est indispensable pour la France. Payet était moyen et Pogba doit encore progresser.
Que pensez-vous de la situation actuelle du pays?
La Tunisie n'a pas changé et elle se trouve encore dans la même carte géographique. Seulement, les gens ont changé dans le mauvais sens et c'est bien dommage. Il ne faut pas chercher ailleurs. On n'avance plus. Il y a une indifférence totale dans tous les domaines. Il est urgent que l'Etat réagisse. Le pays souffre d'une grande crise morale, politique et judiciaire.
On parle de la mauvaise gestion plus que du terrorisme.
On doit tenir le coup pour sauver le pays de la discorde.


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