Nous nous attendions tous à un match formidable. Malheureusement, Nagguez, Maraï, Bangoura, Bessghaïer et Badri étaient d'un autre avis Les amateurs du football, beau et spectaculaire, attendaient avec impatience le classico ESS-EST, d'autant plus qu'il a été reporté à deux reprises pour finalement être joué après la 11e journée. Les spécialistes du football qu'ils soient journalistes sportifs, consultants, entraîneurs et joueurs, attendaient de voir la réaction des deux équipes, toutes les deux ayant connu la crise après avoir été éliminées en Ligue des champions africaine par le même adversaire, Al Alhy du Caire. La situation dans laquelle se trouvent l'Etoile du Sahel et l'Espérance de Tunis, avant ce classico, inspirait un match très disputé et plein de rebondissements. D'un côté, Faouzi Benzarti est revenu à Sousse en terre connue, certes, mais avec un effectif amoindri, particulièrement sur le plan offensif. Le technicien « sang et or » a dû faire jouer Michael Eneramo par obligation alors qu'il n'est pas encore prêt pour la compétition. Du côté étoilé, on était curieux de voir comment l'ex-international et ancien champion d'Afrique, Ali Boumnijel, allait gérer le classico en tant que premier entraîneur, une situation à laquelle il ne s'attendait pas. Pour toutes ces raisons, le match ESS-EST devait, comme nous le disions, être très disputé et plein de rebondissements. Le classico de Sousse n'a malheureusement pas tenu ses promesses. Pour un match très disputé, il l'a été non pas sur le plan footballistique, mais en termes de violence gratuite et excessive entre les joueurs des deux équipes. Autant la qualité du jeu était médiocre, autant la majorité des joueurs étaient les auteurs d'actes de violence entre eux, mais aussi à l'encontre de l'arbitre. Les nerfs à fleur de peau Si nous avons assisté à une escalade de violence dans l'enceinte du Stade olympique de Sousse, c'est pour une raison essentielle : les joueurs de l'Etoile ont foulé la pelouse, les nerfs à fleur de peau, et on ne sait pas, d'ailleurs, pourquoi Nagguez, Bangoura ou encore Maraï avaient une réaction excessive envers l'arbitre et les joueurs de l'Espérance. Dès les premières minutes de la rencontre, l'agitation des supporters sur les gradins s'est répercutée sur le comportement des joueurs locaux. Une agitation devenue de plus en plus violente au fil des minutes, ce qui présageait le pire. Chose qui s'est vérifiée à la fin de la rencontre avec l'expulsion de Bangoura (retenu par ses coéquipiers pour qu'il n'agresse pas l'arbitre du match). Dans la foulée, Maraï s'en est pris à Besseghaïer tombé dans le panneau de la provocation. Tous les deux ont été également expulsés dans le temps additionnel. Un joueur qui nous a désagréablement surpris : Anis Badri qui s'est livré à des scènes de violence gratuites alors qu'ils nous a habitués à un comportement exemplaire sur le terrain. L'escalade de la violence a poussé Ridha Charfeddine à démissionner de la présidence de l'Etoile Sportive du Sahel. Le président démissionnaire a déclaré ne pas se reconnaître dans ce football qui déborde de violence. Ridha Charfeddine a eu le mérite d'accuser directement les fauteurs de troubles, à savoir les supporters présents dimanche soir sur les gradins du stade de Sousse qui, par leur comportement (jet de bouteilles, de pierres et de fumigènes), ont envenimé le spectacle. Le président démissionnaire de l'Etoile a pointé aussi du doigt la faible prestation de l'arbitre du match, Amir Ayadi. Là aussi, Ridha Charfeddinne a vu malheureusement juste.