Le tirage au sort des groupes de la Coupe du monde met de tout temps en lumière quatre équipes en particulier : celles qui constituent le traditionnel «groupe de la mort». Revisitons quelques groupes très relevés de l'histoire de la compétition. 1970 : Angleterre, Brésil, Tchécoslovaquie, Roumanie C'est lors de cette Coupe du monde que l'expression «groupe de la mort» est née, inventée par des journalistes mexicains. Tenant du titre, les Anglais étaient forcément attendus de pied ferme au Mexique. L'équipe s'est présentée à cette compétition avec des joueurs comme Bobby Moore ou Bobby Charlton pour y défier notamment les favoris brésiliens. Une Seleçao emmenée par Jairzinho et Pelé, pour ne citer qu'eux. La solide Tchécoslovaquie, ainsi qu'une Roumanie accrocheuse complétaient le groupe. Mais au final, la logique a été respectée, puisque l'Angleterre et le Brésil sont sortis de cette première poule de la mort appelée comme telle. Des Brésiliens qui ont, par la suite, remporté la compétition (victoire 4-1 face à l'Italie en finale). Les Anglais, eux, sont tombés en quarts de finale face à la RFA. 1986 : Danemark, RFA, Ecosse, Uruguay C'est, certes, la première participation à une Coupe du monde pour la génération Danish Dynamite emmenée par Michael Laudrup. Mais le pays, demi-finaliste de l'Euro 1984, avait des éléments à faire valoir. Ils y défient l'Allemagne de l'Ouest, entraînée par Franz Beckenbauer, l'Ecosse dirigée à l'époque par Alex Ferguson, ainsi que le champion d'Amérique du sud uruguayen. C'est d'ailleurs le sélectionneur de l'Uruguay Omar Borras qui parle à l'époque de «groupe de la mort» pour qualifier cette poule d'une rare homogénéité. C'est à ce moment que l'appellation s'est fortement popularisée. Paradoxalement, les Danois, après avoir survolé leur groupe, tombent dès les huitièmes de finale de la compétition face à l'Espagne. La RFA, deuxième, ira, quant à elle, jusqu'en finale, mais sera finalement battue par l'Argentine (2-3). 2002 : Argentine, Angleterre, Suède, Nigeria Ce groupe est encore considéré par certains comme l'un des plus relevés de l'histoire de la Coupe du monde. Etonnants de solidité dans un groupe où ils n'étaient pas favoris, les Suèdois de Tommy Soderberg sont sortis invaincus et premiers de ce groupe. Forcément, une grosse nation devait en pâtir. Ce ne fut pas le cas de l'Angleterre, mais celui de l'Argentine de Diego Simeone, Mauricio Pochettino, et coachée par Marcelo Bielsa. Les Anglais ont obtenu la deuxième place de ce groupe grâce à leur victoire face à l'Albiceleste (1-0) sur un penalty de David Beckham. La Suède, surprenante première, se fera cependant surprendre dès les huitièmes de finale (défaite 2-1 face au Sénégal). L'Angleterre s'est fait sortir par le Brésil (1-2), malgré le but en quarts de finale du Ballon d'Or 2001, Michael Owen. 2010 : Brésil, Portugal, Côte d'Ivoire, Corée du Nord Il a été difficile de désigner un seul groupe de la mort lors du dernier Mondial au Brésil en 2014, tellement trois groupes étaient denses. Mais lors de l'édition précédente, en 2010, ce fut logiquement le groupe G qui eut cette appellation. Composé d'un Brésil toujours attendu, du Portugal de Cristiano Ronaldo, ainsi que d'une solide sélection ivoirienne (les frères Touré, Kalou, Gevinho, Drogba...), le groupe était pour le moins ouvert. Et c'est bien une bataille à trois qui a eu lieu, la Corée du Nord ayant beaucoup moins d'atout à faire valoir. A l'issue des matches, le Brésil a terminé en tête de ce groupe, non sans mal. Mais se fera sortir en quarts par les Pays-Bas (1-2). Le second ticket pour les matches à élimination directe a été obtenu par les Portugais grâce à leur nul (0-0) obtenu face au Brésil. Les Ivoiriens terminèrent troisièmes, à cause de leur défaite (1-3) face à la Seleçao lors de la deuxième journée.