Face à des uruguayens techniques et constellés de vedettes, la France tentera de répondre à ses détracteurs et prouver ainsi qu'elle n'a rien perdu de sa superbe... La France a-t-elle des raisons de s'inquiéter? Indépendamment de leur rendement quelque peu inquiétant lors des dernières répétitions, les tricolores devront se frotter à une sélection «Céleste» constellée de vedettes, à l'instar du vif attaquant Diego Forlan, double soulier d'or européen, et Luis Suarez, meilleur buteur du championnat néerlandais. Ce dernier, tout juste âgé de 20 ans accompli, s'est rapidement imposé en sélection (30 matches, 10 buts en trois ans), mais a explosé cette saison à l'Ajax Amsterdam (35 buts en championnat), de quoi donner des frissons aux poulains de Raymond Domenech. Aussi, les deux canonniers de l'Uruguay bénéficient du précieux apport de deux passeurs hors pair, le meneur de jeu Ignacio Gonzalez, fournisseur officiel de "caviars" de la Celeste, et le jeune Nicolas Lodeiro (21 ans), qui donne le tournis aux défenses avec sa vitesse et sa percussion. Les deux compléments de cette équipe ne sont que les deux latéraux, Alvaro Pereira et Maximiliano Pereira, ces derniers apportant régulièrement le surnombre sur les ailes. Le banc est tout aussi fourni, et pour cause, si les cadres sont dans un mauvais jour, le sélectionneur Oscar Tabarez peut toujours sortir de sa manche, son joker Abreu, buteur hors pair et chasseur de but émérite. Un savant dosage entre expérience, fougue et métier, voilà le profil de la Celeste. Pour peu que la mayonnaise prenne, les tricolores ont bel et bien des raisons de craindre les sud-américains. Imprévisibles tricolores... La France s'apprête à disputer sa quatrième phase finale de Coupe du monde consécutive. Jamais auparavant, les Bleus n'avaient pas fait preuve d'une telle régularité. Longtemps flanquée de l'étiquette d'outsider en puissance, la France a définitivement changé de statut à la fin des années 90 pour rejoindre le cercle fermé des grandes équipes qui entament les compétitions sans autre objectif que de les gagner. La génération des Zidane, Laurent Blanc, Didier Deschamps et autre Fabien Barthez, a su hisser la France au sommet, faisant au passage oublier l'épopée de l'Euro 84 ou Michel Platini, Alain Giresse , Luis Fernandez et Jean Tigana avaient inscrit en lettre d'or leurs noms au palmarès européen. Les temps ont changé pour les tricolores. Ces derniers, quelque peu orphelins du maestro Zidane, devront se rabattre sur les Franck Ribéry et autre Yoann Gourcuff pour garder le même statut. La préparation d'avant-coupe du monde a été plus que mouvementée pour les «Bleus». Déjà, la qualification au Mondial a défrayé la chronique, et pour cause, le contrôle de la main de Thierry Henri face à l'Irlande n'a pas permis de rendre grâce à l'équipe de Trappatoni. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus la France piétine en matches de préparation du mondial, et plus Domenech est confiant, allant jusqu'à affirmer que les matches amicaux ne reflètent pas la valeur réelle de l'équipe! C'est ce que devra prouver les Toulalan, Diarra et autre Florian Malouda face aux artistes uruguayens. Pour les coéquipiers d'Anelka, les débuts face à la Céleste conditionneront sans doute la suite du parcours. En cas d'échec, le doute traversera les esprits des bleus. A contrario, une victoire procurera un regain de confiance et fera momentanément taire les détracteurs de l'équipe de France.