Par Jalel MESTIRI La sélection sera au mois de juin prochain en Russie en plein dans l'épreuve mondiale la plus relevée. Mais la compétition nationale ne se débarrassera pas ainsi de tant d'accumulations et de tant de défaillances... Ce n'est pas un blâme, mais c'est désormais une évidence: le championnat n'en aura jamais fini avec une fragilité et une incohérence presque habituelles. En termes de situation et d'histoire toujours susceptibles aux renversements, le constat est clair : les différentes questions qui ne cessent de nous interpeller sur le niveau de la compétition restent sans réponse. Autre interrogation qui nécessite aussi une réponse : la qualification de la sélection au Mondial, qui devrait être normalement le reflet de la compétition, est-elle vraiment de nature à favoriser l'émergence d'une ère nouvelle et rompre avec les mauvais réflexes, les mauvaises habitudes ? Le problème de beaucoup d'équipes ne réside-t-il pas dans le fait que des entraîneurs et des joueurs recrutés au prix fort n'assument pas leur rôle ? Ou, du moins, ont-ils l'aptitude de patrons absolus ? Au moment où la plupart des présidents de clubs consentent des sacrifices inimaginables et au-delà de leurs moyens, beaucoup de joueurs, beaucoup d'entraîneurs donnent l'impression, à travers leur comportement et la gestion de leur équipe, d'avoir trop à faire avec leurs propres défaillances pour s'occuper de celles des autres. Ceux-là mêmes qui ont souvent conscience du privilège, et ne pas le mériter vraiment !...Dans chaque étape, de nouvelles priorités, de nouvelles exigences pointent à l'horizon, mais le conservatisme et le conformisme de ces techniciens barrent souvent la route à l'émergence de nouveaux talents de joueurs. Beaucoup, pourtant fortement prisés, sont passés à côté d'une grande carrière. Chaque époque a certes ses impératifs, mais l'on est en droit aujourd'hui de s'interroger sur la politique, le modèle et la stratégie préconisés. Sont-ils suffisamment innovants ou au contraire en déphasage avec l'évolution du football ? La qualité du travail technique accompli dans plusieurs clubs, la valeur du jeu exprimé ne font pas l'unanimité. Beaucoup d'entraîneurs, qui ont pourtant une solide réputation, sont incapables de faire valoir une vision et un projet de jeu valables, ou encore participer à l'émergence d'un potentiel suffisamment optimisé. Ici et là, on s'indigne d'un mode de fonctionnement qui manque de réflexion et d'inspiration. Le niveau du dernier derby reflète cette incapacité à libérer les joueurs, et encore moins le jeu !... Le fait est là : la sélection sera au mois de juin prochain en Russie en plein dans l'épreuve mondiale la plus relevée. Mais la compétition nationale ne se débarrassera pas ainsi de tant d'accumulations et de tant de défaillances...Ce n'est pas un blâme, mais c'est désormais une évidence: le championnat n'en aura jamais fini avec une fragilité et une incohérence presque habituelles. Il y a de ces équipes qui sont quelque part condamnées «éternellement» à remettre leurs progrès en question. Elles ne galopent pas, comme leur statut l'exige, et l'on peut imaginer sans détour le gâchis causé par un tel manquement. Elles donnent de plus en plus l'impression, sous la conduite de leurs différents entraîneurs, de ne pas pouvoir progresser. Au-delà des résultats, les prestations sur le terrain ont tendance à tout confirmer. Des choix les plus discutables, les plus incompréhensibles. On se rend compte aussi qu'ils ne sont pas non plus de bons utilisateurs de joueurs, sans que cela soit d'ailleurs péjoratif. Mais réduire le sort des équipes tunisiennes à celui de leurs entraîneurs aura pour effet de faire oublier un autre impératif, non des moindres : la nécessite pour le football tunisien de ne plus vivre sur le même statut, de revendiquer une vraie identité. Mais là, c'est une autre paire de manches...