Le secteur de la production nationale de cosmétiques est en rogne et voit même ses jours comptés et ses employés congédiés. Motif ? La nouvelle taxe de 25% sur la consommation qui lui est imposée par la loi de finances 2018. Les fabricants tunisiens de cosmétiques sont stupéfaits! Cette taxe prévue initialement pour les produits cosmétiques importés et censée encourager la production locale les a brusquement frappés de front. En fait, cette taxe sous forme de droit de consommation sera également subie par les produits fabriqués par les usines tunisiennes. Désormais, ils devront payer tous les mois (avec la TVA) cette taxe de 25%. Une taxe théorique, selon eux, qui n'est pas issue de la réalité du terrain et qui crée un problème de trésorerie. En effet, si le producteur n'est payé par le client que six mois après la livraison (ce qui est le cas) comment va-t-il payer cette taxe tous les mois ? Des craintes justifiées et il n'y a pas lieu de crier victoire si l'Etat compte renflouer ses caisses avec cette taxe. Et ce n'est pas qu'une impression, c'est même mathématique. En effet, une étude effectuée par la Chambre syndicale de la cosmétique (publiée sur le site de l'Utica) a montré que les opérateurs dans le secteur des cosmétiques verront leurs chiffres d'affaires baisser de 50 à 60%. De ce fait, elles vont passer de sociétés bénéficiaires à des sociétés déficitaires et ne plus engendrer d'impôts sur le bénéfice. A cela s'ajoutent l'inflation induite par cette taxation, la chute de la consommation et du chiffre d'affaires sur les réseaux réguliers (formels). Les conséquences pour les opérateurs économiques opérant dans le marché formel : - Une forte augmentation des coûts et des prix à la consommation allant de 25 à 30%. - La baisse du chiffre d'affaires du secteur de 30 à 40%, - Une forte perte des profits - La disparition de certains opérateurs économiques. - Une grande précarité financière pour les autres. - La perte de 30 à 40% des emplois du secteur, soit environ 3.000 emplois. En contrepartie, on observera une baisse des entrées fiscales locales provenant du secteur (IS, IRPP, TVA) d'environ 76 millions de dinars. - Un fort développement du marché parallèle et des autres circuits de consommation (achats directs à l'étranger par les individus) créant ainsi un manque à gagner énorme pour l'économie tunisienne et une fuite de devises par les circuits parallèles bien supérieure aux 40 millions de dollars gagnés dans la balance officielle».