Les mesures prévues «vont achever le secteur», s'indigne la Fédération tunisienne de l'hôtellerie La Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) a plaidé contre les mesures visant spécifiquement le secteur touristique dans le cadre du projet de loi 2018, estimant que ces mesures prévues «vont achever le secteur», fortement ébranlé et en grande difficulté depuis 7 ans. La fédération a rappelé, hier, dans un communiqué, que l'année 2017 connaît un début de reprise, mais les chiffres sont encore loin de ceux de 2014 (-26%), et encore très loin des réalisations de 2010. «Le projet de LF 2018 ne fait que confirmer le désintérêt de l'Etat pour un secteur des plus stratégiques, fortement pourvoyeur de devises étrangères. Les mesures de cette LF2018 vont inévitablement entraîner des fermetures d'hôtels et la perte de milliers d'emplois». Concernant la hausse prévue de la TVA, la FTH estime que les contrats avec les tour-opérateurs se négocient un an à l'avance, en prix TTC fermes et non révisables. C'est une pratique internationale du secteur. Les contrats 2018 sont déjà signés et toute hausse de la TVA sera exclusivement supportée par l'hôtelier qui, aujourd'hui, n'en a plus les moyens. La FTH demande donc des dispositions transitoires pour que son application démarre en 2019. Elle considère aussi que la remise en 2018 de la taxe de 3DT à la nuitée, laquelle a déjà été remplacée en 2015 par une taxe de 20DT sur les billets d'avion et de bateau, revient à une double imposition. En se basant sur les chiffres de 2014, année de référence, cette taxe rapporterait à l'Etat 72 millions de dinars dans le meilleur des cas. Par ailleurs, la fédération propose de remplacer cette taxe par deux options: la revalorisation de la taxe sur les billets d'avion et de bateau qui passerait de 20DT à 30 DT (environ 3 euros de plus) moyennant des dispositions transitoires. Cela rapporterait au moins 80 millions de dinars aux caisses de l'Etat et la réactivation du timbre de 30DT à la sortie du territoire, sauf pour les Maghrébins. Le mécanisme est déjà rodé et les timbres déjà imprimés. Cela rapporterait 90 millions de dinars à l'Etat. S'agissant de la hausse prévue des taxes à la consommation sur l'alcool, la FTH a qualifié cette mesure d'«insensée». Elle va encourager, d'après elle, les circuits de vente parallèle, disparus depuis 2015 grâce à la baisse des taxes. «De plus, les hôtels vendent à l'avance avec des prix non modifiables en "all inclusive". En remplacement, la FTH propose une augmentation significative des droits annuels des licences d'alcool pour les grossistes et les détaillants type supermarchés, hypermarchés et autres débits d'alcool, ainsi que pour les hôteliers et restaurateurs.