Accusée d'outrage public à la pudeur et aux bonnes mœurs, l'association « Shams », qui défend les droits des homosexuels en Tunisie, sera poursuivie en justice le 10 janvier prochain, suite à un procès en référé intenté à son encontre par le Conseil syndical national des imams et cadres des mosquées relevant de l'Organisation tunisienne du travail (Ott) selon son secrétaire général, M. Chihebeddine Tlich, lors d'une conférence tenue récemment à Tunis. Cette position de non-admission catégorique s'est accentuée après qu'une radio web a été lancée par ladite association, et dont les imams et cadres religieux ont demandé la dissolution. Ils revendiquent également la suspension de ses activités, ainsi que le retrait de son visa, obtenu légalement en mai 2015. Pourquoi a-t-on agi ainsi si tout était en règle ? C'est parce que l'association en question avait, illicitement, changé de nom pour être ainsi rebaptisée « Shams » pour la défense des homosexuels. Soit une infraction à la loi des associations, ce qui avait incité, à l'époque, la présidence du gouvernement à ouvrir à son encontre une enquête judiciaire. Mais, sans succès ! Depuis, ladite association continue à susciter des réactions de toutes parts. Des déclarations et des contre-déclarations, sur fond d'une grande polémique autour de sa légitimité inspirée de « la liberté de conscience » comme le stipule la nouvelle Constitution. Toutefois, M. Tlich la considère comme anticonstitutionnelle, évoquant comme fondement les articles 6 et 7, lesquels insistent sur le rôle de l'Etat dans la protection et de la religion et de la famille. « Sa vocation, si immorale soit-elle, demeure, alors, contre nature, choque la pudeur et risque de disloquer la société tunisienne », condamne-t-il. Cette extravagance sexuelle, a-t-il encore qualifié, constitue un danger bien réel. En plus du bien-fondé constitutionnel, l'imam s'est référé, dans ses arguments dénonciateurs, à des versets coraniques et des extraits du Hadith. D'après lui, ce que défend l'association n'est point législatif, portant atteinte à la charia. Et de jurer qu'il n'est plus question de garder le silence : « Que cette association soit interdite de continuer à agir contre la morale et les bonnes mœurs ». Il a déclaré, en conclusion, ne plus rester les mains croisées. «Nous allons protester pacifiquement, jusqu'à ce que cette association soit dissoute», menace le chef des imams, ajoutant que cette réaction ne doit nullement être comprise comme de la haine à l'égard de ses acteurs, mais une position de rejet de toutes sortes d'activités similaires. Pour rappel, l'ex-mufti de la République, Hamda Saâyed, avait, déjà, avoué qu'une telle association (Shams) est « une grave déviation par rapport aux règles universelles et naturelles, voire une atteinte aux valeurs de l'Islam ». Il avait demandé le réexamen de son visa. Une maladie ? L'homosexualité, peut-elle, alors, être considérée comme un état maladif ? Dr. Mohamed Faouzi Ben Slimene, médecin, chef du département de la Biophysique à la faculté de médecine de Tunis et directeur du Centre national de radioprotection, a bien formulé une réponse scientifique dans trois questions-clés. Que va-t-il se passer si toute l'humanité devient, du jour au lendemain, homosexuelle ? L'homosexualité est-elle un état normal ancré dans les gènes tout comme la taille, les couleurs des cheveux ou bien une sorte de maladie ? Aussi, est-elle acquise ou innée ? A défaut d'accouplement et de procréation, analyse-t-il, il n'y aurait plus d'espèces humaines dans un siècle. Ceci étant, cet état de stérilité freine naturellement la longévité des êtres humains. Une vérité étant confirmée soit dans la théorie créationniste qui croit fort à la création divine, soit pour les évolutionnistes partisans de « Darwin ». Il y a, donc, partage du principe de « l'instinct de conservation ». Cela dit, l'homosexualité n'existe absolument pas dans le réservoir des gènes. Donc, un état anormal provoquant un comportement pathologique qui nécessite une certaine thérapie. M. Tlich a repris la parole pour mettre en avant la formation des cadres religieux, l'amélioration des structures de culte et l'évolution du discours religieux pour devenir partie intégrante de la stratégie de lutte antiterrorisme et contre toute forme d'extrémisme.