Bien que rien n'ait filtré sur les points inscrits à l'ordre du jour de la réunion d'aujourd'hui, ce n'est pas sorcier de deviner que les événements qui ont secoué le pays ces derniers jours et les actes de vandalisme et de pillage qui se sont déroulés dans plusieurs villes seront longuement discutés par les participants au rendez-vous de Carthage Aujourd'hui, samedi 13 janvier, aura lieu au palais de Carthage la deuxième réunion des signataires du Document de Carthage, sous la présidence du chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi. Cette deuxième réunion verra la participation des représentants des partis politiques et organisations professionnelles qui ont signé le document sur la base duquel a été formé le gouvernement d'union nationale présidé par Youssef Chahed, et ce, à l'exception d'Afek Tounès qui a annoncé son retrait du document et a intimé l'ordre à ses ministres et secrétaires d'Etat de quitter le gouvernement, sauf que ces derniers ont préféré quitter le parti et rester au gouvernement en tant que compétences indépendantes. La réunion d'aujourd'hui, qui enregistrera la participation de l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft) en tant que quatrième organisation nationale aux côtés de l'Ugtt, de l'Utica et de l'Utap, intervient dans une conjoncture particulière marquée notamment par le mouvement de protestation qui a embrasé plusieurs régions du pays à la suite de l'adoption par l'Assemblée des représentants du peuple de la loi de finances 2018 prévoyant l'augmentation des prix de certains produits. Et bien que rien n'ait filtré sur les points inscrits à l'ordre du jour de la réunion d'aujourd'hui, il n'est pas sorcier de deviner que les événements qui ont secoué le pays ces derniers jours et les actes de vandalisme et de pillage qui se sont déroulés dans plusieurs villes seront longuement discutés par les participants au rendez-vous de Carthage. D'ailleurs, plusieurs observateurs n'ont pas manqué de faire part de leurs attentes de voir «la donne politique changer radicalement dans le sens de voir les signataires du Document de Carthage réaffirmer leur attachement aux objectifs contenus dans le pacte mais retirer leur confiance à Youssef Chahed qui a fait preuve d'une incapacité manifeste à gérer avec intelligence la crise provoquée par les casseurs et les pilleurs». Les mêmes observateurs considèrent qu'il n'avait pas «à se précipiter et à accuser ouvertement, sans avoir de preuves sous la main, les responsables du Front populaire d'être les complices des réseaux de la corruption, de la contrebande et de la spéculation. Ses déclarations et ses approches de la crise n'ont pas reçu de soutien de la part des responsables de Nida Tounès dont une grande partie ne lui a pas pardonné d'avoir déclaré sa guerre contre la corruption sans prendre en considération les rapports qu'ils entretiennent avec ceux qu'il a envoyés en prison en les accusant d'être les apôtres de la corruption et de la contrebande». Que faut-il attendre de la réunion d'aujourd'hui ? «Il est clair, essayent de répondre les observateurs approchés par La Presse, que Youssef Chahed va défendre sa loi de finances et argumenter pour expliquer que son gouvernement a eu le courage et l'audace de faire appliquer les réformes douloureuses que tous les gouvernements précédents n'ont fait que renvoyer aux calendes grecques. Sauf qu'il prendra en considération, à coup sûr, les recommandations-conseils qui lui ont été avancées, hier, par le président de la République, Béji Caïd Essebsi. Le chef de l'Etat lui a, en effet, demandé d'œuvrer à la maîtrise des prix, à prendre des mesures urgentes en faveur des familles nécessiteuses et à faibles revenus et à moraliser les circuits de distribution de manière à lutter avec l'efficacité requise contre les spéculateurs, promesse qu'il s'est déjà engagé à concrétiser lors de sa visite inopinée au marché de gros à Bir El Kassaâ pour voir par lui-même pourquoi les tomates se vendaient à trois dinars». En tout état de cause, les Tunisiens seront aujourd'hui à l'écoute du Palais de Carthage dans l'espoir de découvrir comment la crise de début janvier va être résolue, attendant un geste, une initiative ou une action de la part de Si El Béji.