Chawki Tabib décide de lever son sit-in à la Maison de l'avocat    Réunion Ministérielle à Manama : Renforcement des alliances Tuniso-Jordaniennes    HRW dénonce les attaques ciblant des sièges d'organisations humanitaires à G-a-z-a    Date des élections présidentielles: Les précisions de Mohamed Tlili Mansri    L'Agence mondiale antidopage demande la libération immédiate du directeur général de l'Anad    Ouverture du 77e Festival de Cannes    Les exportations tunisiennes avec l'Algérie augmentent, mais baissent avec la Libye et le Maroc    Faker Bouzghaya : la police a agi conformément à la loi !    Le Club Photo de Tunis et la Fédération des clubs photo turcs Foton organisent un PhotoMarathon    UNRWA: 450 mille personnes déplacées de Rafah en seulement 9 jours    Les avocats annoncent une grève générale jeudi    RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire    Gaspillage alimentaire en Tunisie : 42 kg de pain jetés par an !    Des sanctions pour non-déclaration des devises étrangères    Une collision entre deux voitures fait 9 blessés    Un Etat fort pour remplir les prisons, faible pour servir ses citoyens    AIESEC in Tunisia et et Hackathon Tunisia organisent le Hackathon Maghreb4SDGs    Des artistes Tunisiens au Québec en Tunisie dans une exposition conjointe à Montréal    Le site web d'Ennakl Automobiles fait peau neuve    ARP : Proposition de Loi pour des Sanctions Sévères en cas d'infractions commerciales    Formation aux métiers du tourisme alternatif : «Forsa», une opportunité inédite    Arrestation de l'avocat Mehdi Zagrouba-Le ministère de l'Intérieur précise : «L'interpellation fait suite à un délit d'entrave à un fonctionnaire lors de l'exercice de ses fonctions»    Démantèlement d'un vaste réseau de trafic de stupéfiants : Contre le trafic de drogue, la Tunisie emploie les grands moyens    De la dramathérapie dans les quartiers populaires : Une sublimation du corps et de l'esprit    Les efforts payent : l'Algérie en passe de battre le Maroc dans la production de blé    10 mille billets pour les supporters de l'EST face à Al Ahly    L'IFT défend les artistes tunisiens victimes d'agression verbale et physique    SONEDE: Coupure d'eau à Midoun et Houmet Souk    Médecine esthétique: La Tunisie attire chaque année plus de 30 mille visiteurs étrangers    Un joueur du Barça fait jouer son jumeau à sa place    Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de Ligue 1    Habib Touhami: La politique américaine au Moyen-Orient et le sionisme chrétien    Kairouan: Prix au marché du mardi 14 mai 2024 [Vidéo]    Saloua Bssais : plus on enquêtera, plus on sera certain de l'innocence de Borhen Bssais    Météo : Hausse des températures, entre 24 et 30 degrés    Une ligne de crédit de la BIRD de 115,6 millions d'euros pour le financement des PME tunisiennes    Tunisie : enquête ouverte sur l'incident du drapeau national    Le Chœur de l'Opéra de Tunis présente le spectacle "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie"    Tout ce qu'il faut savoir sur la tempête solaire    Tournoi KIA Tunis Open du 13 au 18 mai 2024 : Le sponsor officiel UBCI vous fait gagner des places!    Cérémonie d'ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, demain à L'Agora : Une soirée prestigieuse en perspective    «La Mémoire, un continent» au Musée Safia-Farhat : Réminiscences artistiques...    Avant-première de «Le Petit Prince», pièce de Taher Issa Ben Larbi : Un beau spectacle pour tous les âges    De la ligne de but à la ligne de conduite : Entraîneur de gardiens, un poste à part entière    Expatriés : L'Europe validée pour Skhiri    Décès du premier patient ayant subi une greffe de rein de porc    300 000 réfugiés palestiniens forcés à quitter Rafah : l'UNRWA lance l'alerte    Alerte mondiale : La Terre secouée par une tempête géomagnétique de niveau 5    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Où sont passés les Go Jo ?
Publié dans Business News le 14 - 01 - 2018

Il fût un temps, presque une éternité, quand les réseaux sociaux lançaient des campagnes de soutien en faveur du jeune chef du gouvernement et que les manifestants se rassemblaient à la Kasbah pour scander son nom. A se demander où sont passés les « Go Jo » ? En effet, s'il y a un homme politique dont personne ne souhaite être à la place aujourd'hui, c'est bien Youssef Chahed. En ce jour de commémoration du septième anniversaire de la révolution, l'homme semble être seul et isolé, attaqué par ses adversaires de tous bords et lâché par les siens.

En politique, c'est bien connu, un dirigeant ne peut évoluer que s'il est entouré par un cercle de fidèles indéfectibles, d'un autre cercle d'alliés sûrs et d'un troisième cercle de soutiens critiques. Au cours des dernières semaines et compte tenu des développements dans le pays, le chef du gouvernement a vu, malheureusement pour lui, le cercle de ses soutiens critiques s'effriter. Il s'agit essentiellement de certaines franges de l'opposition, notamment du Tayar des époux Abbou, qui se sont engagés clairement aux côtés de Chahed à l'annonce de sa campagne anti-corruption. Seulement, cette campagne a vite fait de montrer des signes alarmants d'essoufflement et a viré, du moins en apparence, vers un règlement de comptes sélectif et donc politiquement improductif. Les quelques gros bonnets incarcérés dans le cadre de cette campagne jusqu'à présent, cachent mal la forêt de corrompus qui continue à sévir librement et à gangrener l'économie et le climat politique dans le pays. Pour Youssef Chahed, la dilapidation de ce réservoir de soutiens critiques lui a été préjudiciable puisque les critiques contre lui sont devenues plus âpres, mais surtout plus crédibles aux yeux d'une frange de l'opinion publique.

Ses alliés politiques s'amenuisent eux aussi. En quelques mois seulement, trois partis politiques signataires du pacte de Carthage, document fondateur sur lequel repose la légitimité de Youssef Chahed, lui ont fait faux bond. Il s'agit d'Afek Tounes, du parti Joumhouri et de l'UPL. Pour ce dernier, son retour récent parmi les signataires du pacte de Carthage est insignifiant tant il est clair que c'est plus la situation, extrêmement complexe, de son fondateur Slim Riahi, qu'autre chose qui est derrière ce énième revirement de l'UPL. Concernant les autres signataires du document de Carthage, faut-il rappeler que le Machrouû de Mohsen Marzouk s'est opposé dès le premier jour à la nomination aux forceps de Youssef Chahed à la tête du gouvernement d'union nationale, que le Nidaa n'a jamais montré des preuves tangibles de son implication effective à côté du chef du gouvernement et que Ennahdha, fidèle à son habitude, a un soutien très intéressé et n'a jamais dépassé le cadre du discours et des déclarations de principe, comme chaque fois quand il s'agissait de soutenir un responsable politique non islamiste.

Mais le chef de l'Etat qui avait pourtant réussi le coup de force de présenter Youssef Chahed comme unique candidat au poste de chef de gouvernement d'union nationale, semble aujourd'hui tourner le dos à son protégé. Depuis quelques temps, on voyait le ciel s'assombrir entre la Kasbah et Carthage et les piques se multiplier, par conseillers interposés, entre les deux places fortes du pouvoir. Les observateurs ont noté, non sans étonnement, l'absence du chef du gouvernement lors des deux réunions successives des signataires du Pacte de Carthage comme si les thèmes traités au cours de ces réunions ne l'impliquaient pas directement. Pire, et même si elle est programmée depuis longtemps, la visite du chef de l'Etat à la cité Ettadhamen, après quelques jours seulement de l'épisode malheureux de la visite du chef du gouvernement à El Batan et son impossibilité de continuer sa visite jusqu'à Tebourba, laisse l'impression d'un rétablissement sévère de la hiérarchie entre les deux hommes : Béji passe où Chahed trépasse.

Il ne reste à ce dernier donc que le cercle très restreint de fidèles. Mais un regard attentif n'a aucune peine à constater que ce cercle se limite aujourd'hui à une poignée de membres de son gouvernement. On parle tout au plus de six ou sept ministres et conseillers confondus.
Quant aux fans, car c'est comme cela que ce mouvement est désormais perçu, ces adhérents et animateurs de la campagne « Go Jo », se font très discrets, trop même. Certains par opportunisme, à la tunisienne. D'autres parce qu'ils étaient des indépendants n'ayant aucune expérience politique, même s'ils sont actifs devant leurs claviers d'ordinateurs, et peu enclins à un effort soutenu et de longue haleine. Enfin, beaucoup ont lâché prise après désillusion, sinon parce qu'ils sont déçus par l'attitude d'un chef qui s'est montré trop timide, trop hésitant et incapable d'aller vite et jusqu'au bout de son projet de lutte contre la corruption. Pour ces « Go Jo » désabusés, le risque est de les voir partir grossir le contingent de ces Tunisiens qui se désintéressent de plus en plus de la chose publique. Pour Jo lui-même, le risque est de se retrouver de plus en plus seul et isolé.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.