Un CA moins charmant que contre l'USM, mais qui a su gagner, et un Stade qui confirme ses limites défensives. En une semaine, le CA a enchaîné deux victoires de suite : l'USM et avant-hier le ST. Mais autant la victoire contre l'USM était convaincante et consistante, autant celle face au Stade était étriquée et peu convaincante. Et peut-être que c'est là la particularité de cette victoire : même quand on est en petite forme, on gagne, et c'est ce qui compte. Dans le camp stadiste, par contre, la première de Nabil Kouki a été ratée malgré le dernier quart d'heure où ses joueurs ont pu exercer une pression sur leurs adversaires et auraient pu même arracher un point inespéré. Finalement, trois points qui font énormément du bien à Bertrand Marchand et à ses joueurs en ce moment de la saison, et une défaite qui complique les choses du ST qui se trouve désormais avec trois clubs à la 7e place avec 20 points. Un choix contestable... Pourquoi le CA a paru moins enthousiaste et beaucoup moins dominateur que contre l'USM ? D'abord, le choix de Bertrand Marchand d'aligner Belaïd à la place de Ouedhrefi a été une «erreur» stratégique. Dans un petit terrain et un adversaire engagé, il fallait commencer avec des joueurs frais et explosifs pour acculer l'adversaire. Belaïd, joueur-créateur et qui revient d'une longue absence, aurait été plus utile vers la fin où le CA n'avait plus les joueurs qui peuvent tenir la balle et temporiser. Marchand, on ne sait pas pourquoi, a laissé tomber un milieu à trois joueurs récupérateurs toniques (on avait même vu Kolsi et Teouiri jouer avec un milieu dense et rapide avec Zemzemi en renfort) et a perdu donc l'avantage acquis avec cette formule. La mauvaise prestation des Stadistes en première mi-temps et surtout les difficultés de Hosni, Jedaïed et Jelassi ont donné l'impression que l'entrejeu clubiste a été si supérieur. La preuve avec Belaïd qui ne pouvait plus suivre le rythme, les Stadistes ont été plus menaçants après la pause. La rentrée de Ouedhrefi a permis de réduire les espaces, mais le problème pour ce CA, c'est que tout le bloc a reculé de 15 mètres. Trop de jeu subi et avec des joueurs qui n'ont plus le réflexe de maîtriser la possession (des joueurs qui aiment plus le jeu direct), les Stadistes auraient pu gagner un point vers la fin. Deuxième facteur qui peut expliquer cette prestation peu convaincante, c'est sans doute le petit rendement de deux joueurs clefs en défense : Charfi et surtout Agrebi, le gardien clubiste a paru hésitant sur ses sorties et a donné la balle d'égalisation à Fouzaï. Quant à Agrebi, il a été encore une fois le point faible. C'est un joueur de cœur, mais le problème, c'est qu'il est resté pratiquement deux saisons sans jouer régulièrement. Belkhither, pas du tout convaincant, a, au moins, plus de matches dans les jambes. En somme, ces victoires dans la douleur et sans bien jouer font du bien quelque part. Le CA fonce vers les clubs de tête, alors qu'en début de saison, il était très loin. Ce que réalisent Kolsi et, après lui Marchand, est consistant compte tenu des départs et des soucis financiers. L'équipe est beaucoup plus soudée, et même si elle a des points faibles, elle a des joueurs de métier comme Khélifa ou Dhaouadi, explosifs comme Ayadi et Khelil, qui l'aident à monter au classement. Chantiers stadistes Nabil Kouki va-t-il compter encore une fois sur le 3-5-2? La version qu'on a vue contre le CA n'a pas bien réussi. Le Stade est en mal de points avec une régression inquiétante au classement. Un Kouki part, un autre débarque et les choses ne semblent pas s'arranger : c'est la première défaite des Stadistes sur leur terrain. C'est significatif et cela doit pousser N. Kouki à trouver vite l'astuce. A-t-il mal choisi son onze de départ? En tout cas, un joueur comme Fouzaï, laissé sur le banc, a été un danger incessant pour la défense clubiste. Le retour en forme de Jelassi en fin de match, lui qui a été utilisé comme relayeur aux côtés de Haammami seul pivot de métier, a permis aux Stadistes de distribuer le jeu. Quand on joue le 3-5-2, la clef de la réussite passe par les deux excentrés. Ben Ali et Akremi n'ont joué pleinement leurs rôle que quand le CA a reculé et quand Jelassi a été aidé et soutenu par Fouzaï. La défense du Stade, où il y avait trois axiaux, n'a pas bien carburé avec des erreurs de couverture. La sortie de Jouini et le retour au 4-3-3 ont permis au ST de mieux monter en attaque. La balle de l'égalisation a été sauvée par Tka : le ST s'incline, le CA l'emporte et ce sont deux entraîneurs qui ont deux destins différents. Marchand peut corriger en toute tranquillité, alors que Kouki va devra trouver une solution à cette situation confuse.