Hier, le Palais de Carthage a ouvert grandes ses portes pour accueillir l'intellectuel et penseur Youssef Seddik, objet ces derniers jours d'une lâche campagne de dénigrement orchestrée par les forces d'inertie. Un hymne à la liberté et à la création Encore une fois, le président de la République Béji Caïd Essebsi réaffirme l'importance qu'il accorde à la consécration effective des libertés et valorise la place de choix que les intellectuels et les créateurs devraient occuper dans la réussite de la jeune expérience démocratique tunisienne. Hier, le Palais de Carthage a ouvert grandes ses portes pour accueillir l'intellectuel et penseur Youssef Seddik, objet ces derniers jours d'une lâche campagne de dénigrement orchestrée par les forces d'inertie et d'obscurantisme. Le président Béji Caïd Essebsi l'a rencontré pour l'assurer que les obscurantistes ne passeront pas, que l'Etat est toujours garant de la liberté de culte et de conscience et que le droit à la différence et la liberté de l'ijtihad resteront les marques distinctives de la Tunisie de Bourguiba, de Haddad et de Hached. Le président de la République Béji Caïd Essebsi a dénoncé les accusations d'apostasie ciblant le penseur Youssef Seddik, insistant sur le droit à la différence d'opinion, à la liberté de pensée et à l'effort de réflexion (ijtihad). Cité dans un communiqué de la présidence de la République, Caïd Essebsi, qui a reçu hier Youssef Seddik au Palais de Carthage, a réaffirmé son attachement aux libertés garanties par la Constitution à l'instar de la liberté de conscience et de croyance. Il a souligné l'importance d'œuvrer à la consolidation de l'unité des Tunisiens et de placer l'intérêt supérieur de la patrie au-dessus de tout. Au cours de la dernière période, le penseur, islamologue et anthropologue Youssef Seddik a été la cible d'une campagne de dénigrement en raison de ses déclarations aux médias, où il évoque, en se référant à des données historiques traitées par plusieurs historiens, la codification du Coran. Seddik y a parlé aussi de l'institution de l'Ifta et souligné la nécessité de tenir l'espace public à l'écart de toute instrumentalisation politique comme celle exercée par les partis politiques de mouvance religieuse. Youssef Seddik a dit ne pas être surpris par cette campagne qui vise tous ceux qui prônent la pensée libre et éclairée. Ces campagnes ne cesseront pas tant qu'il existe des partis et des forces qui tentent d'empêcher la réflexion, a-t-il regretté. Plusieurs associations, dont le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux et la Fédération internationale des droits de l'homme, avaient publié des déclarations dans lesquelles elles expriment leur entière solidarité avec Youssef Seddik et affirment que la liberté de pensée ne doit pas être confisquée même dans les questions sacrées. Les associations rappellent que la Constitution tunisienne garantit toutes les libertés individuelles, y compris la liberté de pensée, de croyance et de conscience. Youssef Seddik avait participé à une émission traitant du fait religieux sur la chaîne de radio nationale intitulée «Eyal Allah» (les enfants de Dieu). Mais en raison des pressions exercées par certaines parties qui la jugeaient attentatoire à l'Islam et au saint Coran, l'émission a fini par être suspendue. Youssef Seddik compte à son actif un nombre important d'études et d'ouvrages publiés en arabe et en français sur l'Islam dont «Nous n'avons jamais lu le Coran» et «L'Autre et les autres dans le Coran». Seddik a traduit le Coran et plusieurs ouvrages comme «La voie de l'éloquence» de l'imam Ali, «De l'interprétation des rêves» d'Ibn Sirine et les «Dits du Prophète Mohamed».