Menée par un irrésistible tandem Derbali-Badri côté droit, l'EST s'en donne à coeur joie face à un ensemble mauritanien dépassé par le rythme imprégné, notamment au second half. Rendez-vous est pris dans deux semaines avec les Kenyans de Gor Mahia Stade de Radès, temps pluvieux, pelouse détrempée, public peu nombreux. EST bat ASA Concorde (5-0). Score à la mi-temps (1-0). Buts: Anis Badri 6' et 55' sur penalty, Maher Besseghaier 72' sur penalty, Houcune Rabii 82' et Fousseny Coulibaly (84').Arbitrage de Nabil Boukhalfa assisté par Bouabdallah Oumari et Mohamed Sarraji (tous Algériens). Avertissements: Rabii 31' (EST) et Djibril Job (52') EST Ben Cherifia (Jemal 21')- Derbali, Rabii, Chammam (cap.), Dhaouadi- Kom, Beguir, Ben Hatira (Coulibaly 64'), Besseghaier- Badri, Jouini (Khenissi 83') ASAC Concorde : Boubakar Touré- Sidi Ahmed Rachid, Demba Traoré, Moussa Samaké, Zaydane Yoba- Djibril Job, Ibrahima Traoré, Mohamed Mbarak, Abdou El Aid Mbarek, - Amadou Sané, Haj Malik Niang (Fodé Traoré 79'). Le 10 février, au stade Cheikha Boidiya de la capitale mauritanienne, Nouakchott, l'ASAC tenait en échec à la surprise générale le champion de Tunisie (1-1). Toutefois, cette manche retour a objectivement tous les airs d'un petit piège d'autant que la fatigue commence à entamer les réserves, surtout sur une pelouse détrempée et qu'un soupçon de facilité peut jouer de mauvais tours au quart de finaliste de la dernière édition. Mais au bout du compte, ce match va s'avérer une simple formalité contre un rival très limité au point de vue organisation, gestion des débats et ressources physiques et techniques. Tout comme Mohamed Ali Moncer et Youssef Blaili, non qualifiés côté local, la vieille connaissance du public tunisien Ismail Diakité ne l'est pas non plus dans les rangs visiteurs. La défense sang et or est remaniée, Chammam remplaçant à l'axe Talbi, blessé alors que Houcine Rabii est titulaire côté gauche. Le coach Khaled Ben Yahia joue l'offensive à outrance, alignant un seul récupérateur, Kom. En face, le technicien de Concorde, Aboubacar Job prône le hors jeu piège et demande aux siens de presser haut, ce qui pose au premier half mille et une difficultés à notre représentant malgré une ouverture rapide du score. En effet, il n'a pas fallu attendre plus de six minutes pour voir Anis Badri, à la réception d'un bel assist de Jouini consécutif à une récupération de Kom s'engouffrer à la limite du hors jeu dans l'espace entre les deux axiaux et placer un tir croisé victorieux. Malgré des tentatives de Jouini qui réclame un penalty pas évident (14') et rate le cadre en croisant trop sa frappe après un service de Rabii (20'), les Sang et Or tombent dans la facilité et ratent le contrôle du match. Les Bleu et Blanc sortent progressivement de leur réserve et s'offrent des demi-occasions sur des tirs de loin (Haj Malik Niang 24', Amadou Sané 27' et Mohamed Mbarek 35'). L'EST aurait pu terminer la mi-temps à dix quand l'arbitre algérien ne sanctionne pas par un deuxième carton jaune une rude intervention de Houcine Rabii sur Demba Traoré (38'). De plus, Ben Yahia a déjà épuisé un changement, Jemal relevant dès la 21e minute Ben Cherifia, blessé. En rentrant à la mi-temps dans les vestiaires, le maigre public présent réserve au demeurant une bronca à ses favoris qui n'ont guère convaincu. Concorde dépassée Le début de la seconde période voit Amadou Sané partir à la limite du hors-jeu, imité par Jouini qui bute sur le gardien adverse. Puis, le grand tournant qui met les Sang et Or à l'abri et les libère définitivement. Derbali adresse côté droit un long centre que contrôle superbement dans la surface Ben Hatira qui se fait descendre par Rachid Sidi Ahmed. Le penalty, indiscutable est transformé par Badri pour le doublé (55'). Les ailes de Concorde sont brisées, et la messe est dite. L'apprentissage commence à se révéler bien rude pour les hommes d'Aboubacar Job. Compte tenu des moyens techniques très moyens de ces derniers, la partie peine à décoller. Le dauphin du championnat mauritanien après 15 journées, un petit point derrière le leader, FC Nouadhibou, n'a plus que son courage et ses longues courses sur les contres à opposer. Mais, au point de vue physique, il n'a plus de ressources. Et il lâche complètement dans le dernier quart d'heure où il n'existe plus. A la 72', servi dans la surface par Houcine Rabii, Maher Besseghaier obtient un penalty plutôt généreux qu'il réussit lui-même à transformer en force (3-0). Al Wiem paie cher les frais non seulement de ses largesses défensives, amis également de ses limites offensives comme l'illustre l'occasion mauritanienne la plus nette ratée de la tête par Ibrahima Touré (81'). Tour à tour, Beguir (76') et Jouini (80') gâchent deux belles opportunités avant de voir Badri partir côté droit et lober le gardien pour un assist repris de la tête par Houcine Rabii (82'). Quelques instants plus tard, Badri sert Coulibaly qui croise son tir hors de portée de Boubakar Touré (84'). Repu, Jouini rate dans la minute qui suit un but tout fait. Derbali et Badri, côté droit, s'en donnent à coeur joie. La différence de classe saute aux yeux au point que d'aucuns s'étonnent que Concorde ait réussi à arracher le nul au match aller. L'EST qui réagit énergiquement après l'échec dans le derby donne rendez-vous à une vieille connaissance, les Kenyans de Gor Mahia dans tout juste une quinzaine de jours, avec match aller le 6 ou le 7 mars à Nairobi. Le marathon continue. Le vainqueur-surprise de l'EST d'Amarildo en finale de la défunte coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe 1987 a éliminé Leones Vegetarianos (Guinée équatoriale) qu'il a tenu en échec hier à l'extérieur (1-1) après l'avoir dominé au match aller (2-0). Trente et un ans plus tard, cela sent la revanche... Ils ont dit Mouine Châbani : «Le résultat et la manière» «Notre principal objectif reste la Ligue des champions. L'entame a été assez difficile vu que nous avons joué huit matches en un mois. Nous avons retrouvé nos repères après la reprise. Lorsque nous marquons, la machine de l'équipe se met à carburer. Je remercie le staff médical qui a préparé les joueurs dans de bonnes conditions». Haïthem Jouini : «Nous avons fourni une bonne prestation face à une équipe qui a opté pour la défense à outrance. En deuxième période, nous avons retrouvé nos automatismes. Je suis satisfait de mon rendement, car j'ai retrouvé la joie de jouer». Maher Besseghaïer : «J'ai voulu me racheter après ma dernière expulsion. J'étais motivé pour bien jouer et marquer. Je remercie mon coéquipier Jouini qui m'a offert le tir du penalty. Nous sommes assez forts mentalement pour dominer le championnat et faire un bon parcours en Ligue des champions». B.K.