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SLAHEDDINE FESSI, EX-GARDIEN DE BUT DU CLUB AFRICAIN : «Le n°1 doit tout voir» Russie 2018— Le sélectionneur a-t-il réglé le problème du gardien de but? — on en parle encore
«Selon les dernières statistiques de la Fifa, le gardien touche le ballon à 78% avec ses pieds. Il lui reste 22% avec les mains. S'il ne sait pas jouer avec ses pieds, il va avoir beaucoup de mal avec les ballons en retrait ou les relances»! «On dit souvent que les clichés ont parfois la dent dure lorsque l'on parle des gardiens de but. Ne dit-on pas qu'il faut être un peu fou pour occuper ce poste? Ou que, par défaut, celui qui se retrouve dans les cages porte toute la responsabilité de l'équipe, dans les mauvais coups plutôt que dans les bons ! L'évolution du football devrait pourtant tordre le cou à ces clichés. Nous sommes en 2018 et ce «métier» a beaucoup évolué. Maintenant, nos gardiens bénéficient de techniques d'entraînement pointues et sont des rouages de plus en plus importants au sein d'une équipe et surtout au sein du Team Tunisie. Après tout, c'est lui qui a la meilleure vue d'ensemble du jeu qui se déroule. Demandez-le à Rami Jeridi, Farouk Ben Mustapha, Moez Ben Cherifia, Aymen Balbouli, Ali Kalai, Seif Charfi, Moez Hassan, et j'en passe. Et c'est dire l'importance de ce maillon essentiel du jeu pour le sélectionneur Nabil Mâaloul dont le onze sera appelé à faire face à l'armada offensive de l'Angleterre et de la Belgique. Il faut comprendre qu'un gardien de but, c'est le deuxième entraîneur dans un match. Il parle même plus qu'un entraîneur. Au niveau périphérique, il voit tout ce qui se passe dans la partie. Oui, on peut parfois gagner un match juste en parlant ! Du point de vue métaphorique, je vois même le gardien comme un médecin généraliste qui se spécialise ensuite ! Vous savez, à titre d'exemple, les tâches du portier ont bien changé depuis le temps où il pouvait encore capter les passes en retrait avec ses mains. Le gardien de but doit maintenant être complet ! Bref, le gardien de but n'est plus un gardien de but seulement. Il est un joueur spécialisé gardien de but. Je peux ainsi vous apporter un éclairage en ce sens. Selon les dernières statistiques de la Fifa, le gardien touche le ballon à 78% avec ses pieds. Il lui reste 22% avec les mains. S'il ne sait pas jouer avec ses pieds, il va avoir beaucoup de mal avec les ballons en retrait ou les relances! Plus encore que les autres postes, les gardiens modernes doivent entrer dans un certain moule physique et mental pour arriver au plus haut niveau, surtout dans la perspective d'une phase finale de Coupe du monde». Tout un processus «Je voudrais aussi aborder un autre aspect de la sélection du portier n°1. C'est tout un processus qui doit débuter, bien avant le dernier casting qui permet au sélectionneur Nabil Mâaloul de porter son choix sur tel ou untel. Nos CDF et clubs doivent y participer activement en amont plus qu'en aval. Vous savez, maintenant, lors des recrutements, les centres de formation font ainsi passer des radiographies du poignet aux postulants-gardiens pour prédire la future taille dudit joueur ! Oui, c'est comme cela qu'on l'on découvre les Courtois, Neuer, Sirigu, Steve Mandanda, Ter Stegen, Buffon, Pagliuca, Zenga, Tacconi, Badou Zaki, Petr Cech... Bref, le dernier rempart d'une sélection doit être exceptionnel, béni par la grâce. Vous savez, avec le jeu moderne et les grands joueurs à travers le monde, si tu n'es pas un grand gardien pour les ballons aériens, c'est très difficile. Pourquoi ? Parce que sur le plan mental, il y a une tolérance zéro autour du gardien de but. Tu dois être un seigneur dans les buts. Si tu fais une erreur, tu la payes cash. Tu dois être fort au niveau mental, psychologique, technique et tactique comme l'était le grand Sadok Sassi, alias Attouga. Je veux aussi m'inscrire en faux par rapport à certains usages et tendances. Le mental et la confiance, surtout au plus haut niveau, ça se développe avec des techniques et des exercices très simples. Ils ne faut pas que ce soit trop compliqué car, dès que l'on complique chez les pros, on les met dans le doute. Maintenant, au niveau de l'entraînement, les choses n'ont pas trop évolué sur le terrain. Avant de participer aux exercices avec les autres joueurs, les gardiens s'échauffent en captant des centres, des frappes lointaines, des tirs à bout portant. Sauf qu'aussi, l'entraînement adopte aussi un volet de plus en plus scientifique. Vous savez, en Europe, certains spécialistes sont même en train de peaufiner un simulateur virtuel qui permet d'améliorer la visualisation chez les gardiens de but !