«Ce n'est pas un enseignement indépendant mais spécifique» Pour Slah Fessi, l'ex-gardien du CA, l'encadreur doit interagir autant sur le mental que sur la variation des séances de ses protégés: «Avant tout, il faut être qualifié pour livrer un enseignement de qualité. On peut cependant tirer son épingle du jeu si l'on a vécu une expérience des plus enrichissantes en situation d'affiliation à un club. Moi, par exemple, j'ai un temps été en concurrence avec Attouga, Mokhtar Naïli, puis Slim Ben Othman à un poste très disputé. Il fallait se distinguer pour tirer son épingle du jeu et concentrer les regards du staff technique sur ma personne. Sur ce, je me suis construit une réputation dans l'arrêt des penalties, mais aussi dans leur transformation. Cela a forcément atténué ce déficit de notoriété par rapport à mes concurrents. J'ai débuté par cette introduction car c'est grâce aux entraîneurs des gardiens que l'on se découvre des qualités propres. Et l'évolution en ce sens n'est pas due au hasard ou à un enseignement spécifique. Elle trouve son origine dans des préceptes de base enseignés, nullement carrés mais dynamiques et évolutifs selon les tendances du moment et l'évolution d'un football de plus en plus rapide et véloce. Que de techniques sont à enseigner». «La thérapie n'y échappe pas» «Les déplacements étudiés, la lecture du jeu du pourvoyeur de ballon, l'anticipation, la réaction face à la «menace», les différentes confrontations à des situations périlleuses, l'aptitude à rester calme et serein. La coordination, le sens du placement. Il s'agit là d'exercices répétitifs qui englobent l'agilité des articulations et la vitesse d'exécution. Le gardien de but est constamment soumis au stress, de par l'agressivité des joueurs adverses et le nombre important de joueurs dans sa surface lors de certaines phases de jeu. Il doit donc conserver sa lucidité et la maîtrise dans toutes les situations. Il est donc souvent soumis à une thérapie par l'entraîneur des gardiens. Une bonne maîtrise des réceptions au sol, un repositionnement rapide (toujours face au ballon) sont donc indispensables. Vous savez, un gardien est constamment sur la brèche. C'est un poste ingrat où encaisser un but ramène l'équipe vers la responsabilité du portier. D'où le nombre important d'entraînements spécifiques que doit réaliser le portier par rapport aux répétitions groupées des autres joueurs. Il doit réaliser ces exercices jeune, disons à partir de la catégorie des écoles. Les roulades avant, avec départ légèrement accroupi via une impulsion des deux pieds pour se relever sans les mains. Le travail de l'impulsion avec une combinaison d'appuis divers sur un ou deux pieds via une course d'élan réduite. Le positionnement des pieds pour éviter le décalage et savoir se relever sans les mains. Un gardien doit cumuler les gestes pour à terme briser toute offensive adverse en prenant possession du ballon. Dans sa surface, il est le maître du jeu et premier relanceur. Vous savez, un nombre incalculable de gardiens ne savent pas tenir le ballon. Or, il est important de livrer le bon enseignement pour assimiler le bon geste. Exemple, la position des mains forme ce que l'on appelle un «W», les deux pouces se touchent et la main bien en éventail face au ballon. A ce stade, le ballon est bien maîtrisé et le danger est écarté. Entraîner un gardien est une fonction principale et nullement complémentaire de groupe. Elle n'est pas indépendante mais elle doit être spécifique. Toute une documentation riche et évolutive est à disposition pour enrichir l'enseignement prodigué».