Par Jalel Mestiri On a beau vouloir s'inscrire dans une alternative de travail à long terme, d'investissement et d'investigation futuristes, les bonnes décisions font toujours défaut et les coups d'arrêt se multiplient. Résultat : on oublie et on confond les véritables besoins et impératifs sportifs, notamment sous l'effet d'arguments erronés... Entre pas de vision et une vision trop étroite, la plupart des clubs qui ont changé leurs entraîneurs se perdent et se trompent d'opportunité. Et ce n'est point appartenir à une ère nouvelle que de rompre avec les mauvais réflexes, les mauvaises habitudes. D'une façon générale, la plupart des clubs baignent, transpirent, dégagent et produisent un environnement qui est loin de répondre aux véritables exigences footballistiques. On a l'impression qu'ils évoluent dans une atmosphère instable où on ne voit pas comment on peut progresser sans se tromper. Le sens et la contrainte de la construction oubliés, l'on ne cesse de miser sur une conjonction immédiate de facteurs peu favorables pour obtenir des résultats et espérer durer un peu. Il y a aujourd'hui de plus en plus cette tendance à oublier les bases et les fondamentaux sur lesquels repose le football. Tenir aujourd'hui une «comptabilité» sur les dérives engendrées par l'indisposition à donner aux techniciens le temps et les meilleures conditions de réussite, les manquements et les erreurs avérées, ce qui aurait pu être accompli, ce qui risque encore de compromettre les parcours relève d'un exercice de haute voltige. On a toujours pensé que les entraîneurs tunisiens étaient capables de s'imposer et de convaincre, mais c'était sans compter le fait qu'ils soient toujours menacés par la révélation d'un possible démon intérieur chez leurs employeurs, qui n'est autre que l'état d'âme lié aux résultats et à l'obsession de ne pas perdre. On ne peut forcément se retenir devant un tel gâchis. Surtout quand la bonne graine existe chez la nouvelle génération de techniciens. Quand la valeur intrinsèque fait l'unanimité. On ne saurait, non plus, s'interdire de penser à tout ce qui aurait dû s'accomplir si la confiance, les convictions et les certitudes étaient autres. Si les dirigeants et les responsables avaient aussi plus de réflexion dans la manière de gérer leur club. Ainsi, avoir un bon entraîneur est une chose, avoir une bonne équipe dirigeante en est une autre. On peut accepter, comme on peut désapprouver les méthodes et les approches des entraîneurs, mais il y en a qui laissent rarement indifférent. Il faut dire qu'il y a matière à discussion avec tout ce qu'ils entreprennent. Disciple ou adversaire, on leur accorde au final le mérite d'avoir tenté d'intégrer dans leur manière de travailler et de procéder, dans leurs théories, une synthèse des acquis de toute une carrière. L'idée est bien entendu d'avoir une équipe qui gagne et d'instaurer une dynamique de résultats. D'ailleurs, on a beau vouloir s'inscrire dans une alternative de travail à long terme, d'investissement et d'investigation futuristes, les bonnes décisions font toujours défaut et les coups d'arrêt se multiplient. Résultat : on oublie et on confond les véritables besoins et impératifs sportifs, notamment sous l'effet d'arguments erronés. On continue encore à se tromper de choix et de priorités. Si les problèmes liés aux mauvais résultats sont connus par tous, les alternatives ne le sont réellement pas. Le paysage et le contexte sont devenus défavorables aux entraîneurs. On aura toujours le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas inspiré de dérapage et de transgression. Mais les manquements d'hier ressemblent à ceux d'aujourd'hui. Cela se répercute sur le rendement de l'équipe sur le terrain, sur la manière avec laquelle elle gère ses matches et sur l'adaptation que les joueurs sont censés ressentir. Les décisions et les interprétations, aussi justifiées soient-elles, ne font que nourrir le doute, la démobilisation. Tout est question d'environnement, mais aussi de discernement.