Si les problèmes de la sélection sont connus par tous, les solutions deviennent aujourd'hui presque impossibles. Essentiellement dans un contexte qui ne libère pas les talents, qui ne valorise pas le jeu et qui ne donne pas la priorité à la créativité et à l'initiative. L'idée nous vient de la star du football tunisien et de l'épopée 1978, Temime Lahzami. Pour lui, comme pour tant d'autres observateurs avertis, la sélection tunisienne ne possède pas les atouts nécessaires pour remporter la CAN, ou encore pour faire bonne figure au Mondial. Le cumul de tant de défaillances, l'absence de stratégie à court et à long terme, le niveau peu concurrentiel des joueurs, le manque d'encadrement adéquat, que ce soit dans les clubs ou en équipe nationale...Tout cela n'invite pas à rêver. Le constat peut ne pas surprendre. D'ailleurs il ne choque pas. Mais quand cela vient de la part d'un joueur qui a marqué le football tunisien, on ne saurait se retenir devant la gravité du jugement. Oui, la sélection ne nous emballe pas. Encore moins ses joueurs et son entraîneur. Elle ne retient pas notre attention outre mesure. Son jeu est loin de nous passionner. Point de jeu, point de résultats. Et surtout pas d'exploit!...C'est l'issue inévitable d'une équipe qui ne peut plus aspirer, comme l'indique Temime, l'invité du Lundi, de La Presse d'aujourd'hui, à un nouveau statut. Notamment en l'absence des dispositions requises. Si les problèmes de la sélection sont connus de tous, les solutions deviennent aujourd'hui presque impossibles, essentiellement dans un contexte qui ne libère pas les talents, qui ne valorise pas le jeu et qui ne donne pas la priorité à la créativité et à l'initiative. Temime parle de la sélection comme s'il évoquait une équipe ordinaire. Une équipe qui porte les rêves et les espérance de tout un peuple, mais qui ne trouve pas les arguments valables et nécessaires pour exaucer ses vœux. Franchement, ce ne sont pas les joueurs actuels, essentiellement des expatriés, et encore moins le sélectionneur, qui paraît loin du technicien qu'on avait connu dans le passé, qui pourraient lui donner une plus grande dimension. Une plus grande envergure. Pourtant, l'avertissement ne s'est pas fait attendre. L'idée que la sélection soit replacée, à travers toutes ses composantes, à sa juste place ne date pas d'aujourd'hui. Les véritables besoins et impératifs, ignorés jusque-là sous l'effet d'arguments erronés, ont fait que l'on continue à se tromper non seulement de priorités, mais aussi de conjoncture et d'opportunité. L'équation(impossible), jouer, convaincre et gagner On ne sait pas où l'équipe nationale peut aller, notamment avec les moyens dont elle dispose actuellement. Ni avec quel guide. A aucun moment en tout cas, elle ne donne l'impression de pouvoir évoluer, forcer sa nature et recomposer ses priorités. Comment définir l'apport de Kasperczak depuis sa nomination? Comment déterminer le plus donné par les joueurs qui ont pris l'habitude d'être convoqués? En l'absence de réajustement et de stratégie, les coups d'arrêts se multiplient. On a beau vouloir s'inscrire dans une alternative de rigueur, mais les bonnes solutions font défaut. Avec Kasperczak, l'idée était au début de repartir sur une politique complètement différente, mais c'était sans compter les dérives qui ont fait basculer la sélection et le sélectionneur dans des considérations pas tout à fait utiles pour le groupe. Il était difficile de résoudre l'équation presque impossible de jouer, convaincre et gagner. Entre l'essentiel et l'accessoire, l'équipe de Tunisie s'est égarée. Et les résultats obtenus jusque-là ne peuvent en aucun occulter les défaillances et dérapages qui ne cessent de marquer son parcours. Plus que des histoires de résultats ou de matches, le parcours de la sélection offre les contours d'une étonnante régression. Entre l'équipe d'autrefois et celle d'aujourd'hui, il y a tout un sujet de réflexion à faire. Joueurs, staff technique et bureau fédéral, voici qu'apparaît devant chacun des manquements sur lesquels les débats sont ouverts... De toutes les façons, il faudrait bien le faire. Et plutôt vite. Car malgré la rigueur et les moyens de lutte que l'on se donne, on sait que derrière toute action de remise en cause et de reconstruction se cachent toujours des dangers. On ne voudrait pas ici trop alourdir, mais sur les détails il y a lieu de s'inquiéter sur l'avenir de la sélection, surtout telle qu'elle se revendique actuellement. A la vue tout particulièrement des insuffisances qui n'en finissent pas. Car, ce qui se passe actuellement, on ne le voit pas seulement comme une défaillance, mais aussi et surtout comme une déviance constituée et entretenue Le problème se situe au niveau du groupe, des individualités, des noms, des aptitudes, des compétences et des approches. Autant dire que ce qui à été entrepris jusque-là ne répond point aux aspirations. Il est évident qu'un nouvel ordre s'impose, ne serait-ce que pour retrouver une lisibilité. L'équipe est aujourd'hui dans l'obligation de revoir les paramètres de sa vie sportive en termes de potentiel humain, technique et tactique. D'une certaine culture de la durée et de la persévérance.