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«L'implication paternelle est essentielle»
Entretien avec Mme Asma Mattoussi Hidri, sous-directeur des établissements préscolaires au ministère de la femme, de la famille et de l'enfance
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 02 - 2018

Le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance s'applique, en collaboration avec l'Unicef et la Banque mondiale, mais aussi avec les ministères concernés, à la réussite de la Stratégie multisectorielle de développement de la petite enfance, laquelle a été lancée l'an dernier et perdurera à l'horizon 2021. L'implication parentale dans ce projet institutionnel s'avère être élémentaire afin de garantir aux enfants le droit à l'amour et à l'intérêt parental.
Pourquoi une stratégie multisectorielle de développement de la petite enfance ?
La stratégie multisectorielle de développement de la petite enfance vient combler le déficit de coordination intersectorielle en matière de garantie des droits juridiques et institutionnels de la petite enfance. Appuyée par l'Unicef et la Banque mondiale, elle repose sur un processus d'analyse de la situation de l'enfance de part son développement, son accès aux droits à la protection, à la santé, à l'éducation et aux services adaptés à ses besoins. Nous avons effectué au préalable des consultations régionales et locales dans le but de cerner les besoins réels de la petite enfance. Notons qu'on désigne par «petite enfance» les enfants âgés de 0 à 8 ans. Les résultats obtenus nous ont éclairé sur les défaillances à y remédier et ont été à l'origine de l'élaboration des principaux axes de la stratégie.
Quels sont les axes de la stratégie ?
La stratégie porte sur sept axes majeurs. Le premier vise le développement et l'amélioration des prestations destinées à la petite enfance depuis la préconception jusqu'à l'âge de six ans. Le deuxième porte sur l'éducation parentale et familiale. Le troisième tend à identifier les normes à respecter en matière de formation initiale et autre continue des animateurs et animatrices d'enfance. Le quatrième axe consiste en l'instauration d'un plaidoyer et d'une stratégie de communication sur les droits de l'enfant. Le cinquième axe est destiné à tout ce qui relève de la gestion et des mécanismes de financement. Quant au sixième, il est consacré à la qualité des prestations. Le septième axe porte sur la recherche et l'innovation dans le domaine de la petite enfance.
Le deuxième axe est consacré à l'éducation parentale et familiale. Pourquoi cette focalisation sur le rôle parental ?
Le travail d'analyse que nous avons effectué durant la phase de préparation de la stratégie a montré la réticence, voire la démission des pères de leur fonction de premiers éducateurs. Pis encore, selon les études réalisées par l'Unicef, le taux de violence exercée sur l'enfant âgé de moins de 14 ans dans son milieu familial s'élève à 73%, ce qui est alarmant. D'autant plus que les signalements signifiés aux délégués de l'enfance trahissent le profil du principal abuseur d'enfant, qu'est le père. La démission maternelle se traduit, quant à elle, par un faible taux d'allaitement maternel qui ne dépasse pas les 9%.
Confrontés à cette réalité, nous nous activons, ainsi que nos partenaires, notamment l'Unicef et la Banque mondiale, pour la conceptualisation de la parentalité positive, qui sera un pilier fondamental de la stratégie multisectorielle de développement de la petite enfance. Nous avons convié des experts représentant deux systèmes repères en matière d'éducation de la petite enfance à l'échelle internationale, à savoir le système suédois et celui finlandais. L'objectif étant de puiser des visions et des expériences, dont la réussite est indiscutable pour instaurer une stratégie que l'on veut efficiente.
Dans quelle phase de développement l'implication parentale est-elle la plus significative ?
Dans la phase de 0 à trois ans. L'implication paternelle est essentielle et le partage des rôles entre les parents influe positivement sur le développement psychologique et social de l'enfant. Nous allons, d'ailleurs, miser sur le renforcement des capacités des pères, en les dotant de guides d'accompagnement, mais aussi en mettant à leur disposition des sessions de formation spécifique. Nous avons, par ailleurs, un programme de partenariat avec le ministère de la Santé pour orienter les jeunes couples depuis la phase prénuptiale jusqu'au la conception des enfants. Nous avons aussi un programme de partenariat avec le ministère de la Justice pour intégrer désormais le congé de paternité afin de mieux faciliter le partage des rôles des parents à la naissance de leurs enfants.
Comment allez-vous impliquer les parents et les pères, en particulier, dans cette mission ?
Nous avons organisé, les 19 et 20 février 2018, deux conférences (l'une nationale, l'autre internationale) baptisées «Papas en Tunisie». Nous avions lancé sur les réseaux sociaux un concours incitant les pères à participer par des photos illustrant des moments inoubliables avec leurs enfants. Trois ont été couronnés lors de la conférence nationale. Le premier prix revient à un père issu de Kasserine, le deuxième à un père de Béja et le troisième prix a été décerné à un papa provenant de Sousse. Parmi les 600 participations à ce concours, nous avons reçu des photos de pères et de leurs enfants vivant des conditions difficiles. Malgré la précarité, la complicité et l'harmonie entre les géniteurs et leurs progénitures étaient fascinantes. Les pères engagés dans l'éducation de leurs enfants le font avec peine, mais aussi avec beaucoup d'amour.


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