Par Jalel Mestiri Parachutés dans un environnement qui ne leur appartient pas et surtout par une reconversion dont on ignore l'origine, et encore moins le sens et l'utilité, le champ d'action des intrus prend au fil du temps une mauvaise tournure, surtout lorsque les dérapages dénaturent les valeurs et les principes sportifs. Le sport qu'on pratique aujourd'hui et qu'on cultive n'a plus la même carte d'identité. Il n'a plus la même crédibilité. Il n'est plus à l'abri des dérives. Il y a de plus en plus d'intrus, d'importuns, de gênants. D'indésirables. N'importe qui fait n'importe quoi. Résultat : le sport se perd dans des circuits impossibles à tracer, encore moins à cerner. Que ce soit sur le terrain ou ailleurs, il est loin d'être moral. Il héberge, voire chérit et affectionne des parties emblématiques. Des fois symptomatiques. Consultants médias, producteurs, animateurs, journalistes se revendiquent dans une ambiance de polémiques, mais aussi de règlements de compte aussi cruels qu'injustifiés. Tout un monde qui participe à lui seul à donner une certaine insipidité à un environnement de plus en plus fomenté. Nous sommes dans le regret de reconnaître que le fossé qui sépare ce qui est exigé, par rapport à ce qui est vécu, par rapport également aux valeurs, par rapport à son authenticité et à sa conformité, n'a jamais été aussi compromettant, aussi large, aussi inquiétant. L'on ne cesse de penser que le paysage sportif est devenu propice à l'émergence et à la prolifération des intrus. Parachutés dans un environnement qui ne leur appartient pas et surtout par une reconversion dont on ignore l'origine, et encore moins le sens et l'utilité, leur champ d'action prend au fil du temps une mauvaise tournure, surtout lorsque les dérapages dénaturent les valeurs et les principes sportifs. Il nous semble que certaines parties sont à présent définitivement intégrées dans la sphère des conflits, des affrontements et des altercations de tout bord. Tous les aléas et les dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur les intentions et les motivations qui les font ainsi courir. Au-delà des interrogations sur les raisons de ce déchirement, de ces discours qui frisent chaque fois l'inimaginable, c'est toute la raison d'être du sport tunisien qui est aujourd'hui mise en cause. Il n'est pas si simple de séparer le bon grain de l'ivraie, mais il est clair que la place n'est plus réservée aujourd'hui à ceux qui réussissent. Ironie du sort : on connaît aujourd'hui des personnes médiatisées plus qu'il n'en faut, mais on ignore ceux qui militent dans les conditions qu'on connaît. Il y en a qui sont omniprésents et interviennent souvent, rien que parce que le sport exerce un charme et une force d'attraction extraordinaires. Leur présence, ainsi que leur prise de position sont devenues aujourd'hui indésirables à plus d'un titre. Encombrantes même. L'enlisement est collectif, partagé, l'absence de réaction aussi, puisque les formes de dérives et de manquements ont germé dans le bouillon du laisser-aller et de l'impunité. Cela est devenu impérieux pour le sport et pour ses fondements...