L'abandon progressif des grands principes, des orientations et de la cohérence au profit d'une approche circonstancielle a conduit à l'émergence d'un entourage qui joue le jeu, qui se plie à toutes sortes de pratiques étrangères aux champs des convictions et des compétences. La situation actuelle du Stade Tunisien est très loin des promesses farfelues avancées par le président du club et son entourage, des discours fantaisistes qui promettaient monts et merveilles, des déclarations laissant entendre que le club sera dirigé à l'européenne, des engagements qui n'ont de sens qu'auprès de leurs instigateurs. Il est aujourd'hui à l'opposé de ce qui a été promis. Les promesses envolées, les certitudes évaporées, on en vient aujourd'hui à constater les dégâts. Il est tout aussi regrettable d'avoir confié le club à des hommes loin de pouvoir lui apporter l'assistance nécessaire. Résultat : on a fait du club quelque chose de désincarné, qui perd du sens, et qui n'était plus qu'un moyen de déchirement pour ceux qui s'étaient propulsés au rang de décisionnaires. L'autre versant d'une pareille rétrogradation est la transformation de la gestion de club en cercle privé. L'abandon progressif des grands principes, des orientations et de la cohérence au profit d'une approche circonstancielle, où n'interviennent plus que les intrus sur des projets bien précis, a conduit à faire un entourage qui joue le jeu, qui se plie à toutes sortes de pratiques étrangères aux champs des convictions et des compétences. Le club du Bardo n'a jamais autant souffert. Il a trop dévié pour être aujourd'hui prêt à changer et encore moins à rectifier le tir. Comment agir pour faire face à tous les aléas qui ont mené l'équipe seniors à la Ligue 2? Comment envisager l'avenir d'un club plus que jamais compromis? L'on dira par l'action. Par la présence. Par l'existence. Par le fait de changer de parcours, de raison d'être, d'alternative. Par le fait de trouver la voie ! Les choses ne sont pas cependant aussi faciles qu'on pourrait le penser. Avec la relégation en Ligue 2, le Stade risque en effet de perdre à jamais son identité. Il est possible de retracer les différentes étapes et analyser les conditions émergentes de redressement. Pareille approche suppose toutefois un environnement et un contexte bien différents de ceux d'aujourd'hui. Du meilleur au pire!... L'héritage est lourd et le ST ne changera pas du jour au lendemain. Le bureau directeur actuel a tout compromis. Le gâchis est au-delà de ce qu'on peut justement imaginer. Par leur incompétence, par leur persistance dans le déni et dans l'échec, les responsables parachutés dans des rôles qui ne leur appartiennent pas ont dévalorisé toute la raison d'être d'une véritable institution. Les questions sur l'avenir du club restent encore sans réponses. Comment enrayer et sortir des dérives et des dérapages qui l'ont dénaturé, et qui lui ont fait perdre ses lettres de noblesse? Désormais, il ne peut être question que d'un véritable plan de bataille destiné à rendre au ST ses valeurs et son authenticité. Dans cette entreprise, autant la compétence de certains personnes est souhaitée, autant l'exclusion d'autres est plus que jamais recommandée. Si l'on ne peut se retenir devant le gâchis qui a abaissé le club et qui a provoqué un avilissement et un véritable déchirement pathétique, l'on est dans l'obligation de le sauver de ces intrus qui l'ont poussé là où il est aujourd'hui. Une saison funeste pour le Stade, qu'il n'oubliera pas de sitôt . Tout au long de la saison écoulée, le ST était structurellement prisonnier de l'incompétence des ses responsables. Ils ont géré le club comme une petite entreprise, et non pas une institution. Ce n'est malheureusement pas une surprise, et encore moins volée: s'il a été entraîné dans une spirale à multiples facettes, sportive, morale, éthique, humaine, ce sont ces inspirateurs les plus éminents, tous parés d'innocence, tous sans exception, qui l'ont conduit à la place qu'il ne méritait pas. Le comportement de ces dirigeants était devenu quelque part un symbole de décadence et de destruction. Il y en a qui pourront encore s'interroger sur leur implication, d'autres encore tourneront le dos à un milieu déjà vilipendé pour ses dérives. Mais le public stadiste a certainement réalisé qu'il ne leur fera plus confiance. Encore merci, à tous ceux qui sont passés par là, à tous les niveaux de responsabilité...