Par Jalel Mestiri Seuls les actes peuvent définir les choix et juger de leur justesse. Cibler le sélectionneur dans sa vocation revient à désigner toute la sélection. En dehors du terrain, le football est aussi loin d'être toujours moral. Il héberge, voire chérit et affectionne des parties emblématiques. Parfois symptomatiques. Consultants médias, producteurs, animateurs, journalistes, invités. Souvent dans une ambiance sur fond de polémiques qui n'en finissent pas, mais aussi des règlements de comptes aussi cruels qu'injustifiés. Tout un monde qui participe à lui seul à donner une certaine insipidité à un environnement de plus en plus fomenté. Quand ceux qui ont apparu au hasard des événements trouvent l'opportunité inespérée pour la plupart, de faire du surplace, quand ils patinent au point d'en perdre la face, on est en droit de douter du bien-fondé des arguments avancés et défendus. L'actualité de ces derniers jours tourne autour du renouvellement du contrat du sélectionneur national Nabil Maâloul et qui ira jusqu'à 2022. Visiblement, ce n'est pas la durée qui est mise en cause, mais plutôt le salaire et les honoraires qualifiés d'exorbitants. Certains adoptent même une certaine logique comme un supposé modèle institutionnel. Méconnaissance, déformation, ego ? En tout cas, jamais un devoir de parole. Ici et là, ils se laissent prendre au piège de la tentation médiatique. D'autant qu'ils sont dans l'incapacité de faire valoir une vision et une thèse défendables. Personne n'ignore que la logique de la continuité s'est imposée dans le choix de Maâloul en tant que sélectionneur à long terme. Au-delà des résultats et de la qualification au Mondial de Russie de 2018, au-delà de sa relation sensiblement réhabilitée avec les différentes parties prenantes, (joueurs, membres fédéraux, mais aussi public), son travail en sélection est entré dans une phase de composition, alors que ses détracteurs s'amusent à se renvoyer l'ascenseur et à déformer quelque part la réalité. Pire que la guerre médiatique, c'est une stratégie faite de mauvaise foi qui semble toucher le sélectionneur à un moment où l'équipe nationale et ses acteurs ont plus jamais besoin de sérénité, d'accalmie et de quiétude pour préparer le Mondial. Au-delà des interrogations sur les raisons de cette campagne orchestrée, des discours qui semblent chaque fois friser l'inimaginable, puisque certains sont allés même jusqu'à évoquer une malversation dans le renouvellement du contrat du sélectionneur, c'est toute la raison d'être du football tunisien qui est aujourd'hui mise en cause. Il n'est pas si simple de séparer le bon grain de l'ivraie, mais il est clair que la place n'est plus réservée aujourd'hui à ceux qui réussissent. Ironie du sort : on connaît aujourd'hui des personnes médiatisées plus qu'il n'en faut, mais on ignore ceux qui militent dans les conditions qu'on connaît. Il y en a qui sont omniprésents et interviennent souvent, rien que parce que le sport exerce un charme et une force d'attraction extraordinaires. Leur présence, ainsi que leur prise de position sont devenues aujourd'hui indésirables à plus d'un titre. Encombrantes même. Il y a ceux qui ne savent même pas quel rôle jouer, d'autres veulent agir dans un milieu dans lequel ils n'ont pas réellement de vocation. Et cela à plusieurs niveaux de responsabilité... Seuls les actes peuvent définir les choix et juger de leur justesse, cibler le sélectionneur dans son parcours, revient à cibler toute la sélection.