Toutes les familles tunisiennes vivent au rythme imposé par la Fédération générale de l'enseignement secondaire. Depuis sa menace de ne pas remettre les notes du premier semestre à l'administration et sa mise à exécution, les collèges et les lycées sont déboussolés. Après une première grève en décembre 2017 et une autre en février, la Fges nous annonce un autre débrayage pour le 8 mars courant. C'est, à tout le moins, ce qui ressort des déclarations de certains responsables syndicaux à l'issue de la réunion de leur Commission administrative sectorielle, tenue le mardi 27 février. Année noire Cette décision est assortie d'autres mesures, comme le rassemblement prévu pour le 22 mars devant le ministère de l'Education, ainsi que le maintien de l'autre mesure appliquée au cours du premier semestre et qui consiste à boycotter l'administration en ne lui rendant pas les notes des élèves. D'ailleurs, ladite commission a, également, décidé de reconduire cette mesure pour le second semestre. Ainsi qu'une grève générale le 28 mars. Le SG de la Fges se défend de porter atteinte aux intérêts des élèves. Selon lui, le syndicat ne cherche que leur bien. Pourtant, sa menace d'une année blanche n'est pas passée inaperçue et a suscité des réactions de réprobation. Le SG a, justement, assuré qu'il n'y aurait pas d'année blanche ni grise. Ce que les parents ne croient pas, eux qui considèrent, déjà que c'est carrément, une année noire. À ce propos, l'Association de défense des parents a franchi le pas, mardi dernier (27 février), en bravant les syndicalistes devant leur forteresse à la Place Med Ali à Tunis. Cette association a, en effet, organisé une manifestation pour demander à l'Ugtt d'assurer ses responsabilités afin de sauver l'année scolaire en cours. Colère des parents Les représentants des parents ont manifesté pour montrer la gravité de la situation et l'impasse dans laquelle se trouvent les rapports entre les parents et les enseignants. Il s'agit d'une situation intenable, tant pour les parents que pour les enseignants. Ces derniers sont sollicités par les parents d'élèves qui leur demandent les moyennes de leurs enfants. Les rapports sont, parfois, tendus. Ce qui complique, davantage, ce volet délicat. La tentation est grande chez les parents de quitter l'école publique vers le privé, tant les problèmes qu'ils rencontrent sont devenus innombrables et répétitifs. De plus, les conditions psychologiques des apprenants sont déplorables, puisqu'ils vivent, en permanence, dans un climat instable et marqué par la violence suscitée, entre autres, par ces conflits entre syndicats et administration. La peur est grande parce que tout le monde redoute des mesures touchant à ce qu'il y a de plus sacré pour l'élève et ses parents. A savoir les examens. Certains syndicalistes y pensent, déjà, dans le cadre de ce qu'ils appellent «l'escalade».