La mise à niveau de l'enseignement de la musique a pour objectif de s'adapter à l'évolution de la scène musicale actuelle, reconnaissant, à cet égard, que la formation proposée aujourd'hui dans le Conservatoire national de musique et les Conservatoires régionaux est essentiellement théorique. La révision et l'actualisation des programmes de formation dans le secteur de la musique et de la danse sont parmi les principaux axes de la réforme mise en place par la direction de la musique et de la danse, a déclaré le directeur de la musique et de la danse au sein du ministère des affaires culturelles Jamel Abid dans un entretien accordé à l'agence TAP. A ce sujet, le directeur de la musique et de la danse, M.Abid a indiqué que la mise à niveau de l'enseignement de la musique a pour objectif de s'adapter à l'évolution de la scène musicale actuelle, reconnaissant à cet égard que la formation proposée aujourd'hui dans le Conservatoire national de musique et les Conservatoires régionaux est essentiellement théorique. «Les nouveaux programmes des conservatoires seront ainsi axés sur la pratique», a expliqué M.Abid, en mentionnant que la partie théorique sera enseignée principalement dans les Instituts supérieurs de musique (ISM) relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il a, dans le même contexte, affirmé que la direction de la musique et de la danse a mis en place une série de propositions pour la réforme des conservatoires de musique, et ce, dans l'attente de la finalisation de l'amélioration des législations réglementant le secteur. Parmi les propositions suggérées, le directeur a signalé l'appui des conservatoires par des budgets additionnels et le changement de la méthode de recrutement des professeurs, mentionnant, à ce propos, que l'ancienne méthode de recrutement exclut les professeurs spécialisés dans la musique occidentale. « Avec cette réforme, l'opération de recrutement prendra en considération les deux spécialités : la musique arabe et la musique occidentale», a-t-il ajouté, en soulignant que des diplômes nationaux seront ainsi délivrés aux spécialistes de la musique occidentale. « Il sera injuste d'exclure ceux qui veulent être formés dans la musique occidentale. Il est important de leur accorder les mêmes chances que celles dont bénéficient ceux qui sont formés dans la musique arabe» a-t-il avancé. La carte professionnelle, l'identité de l'artiste Evoquant la polémique au sujet de la carte professionnelle entre partisans de son introduction dans le projet de loi relatif à l'artiste et aux métiers artistiques, et ceux qui refusent cette intégration en affirmant que la pratique de la création artistique ne doit pas être conditionnée par l'obtention d'une carte professionnelle, M.Abid a souligné l'importance de la carte professionnelle et son rôle dans l'organisation du secteur artistique en particulier, lors de l'élaboration des contrats artistiques. S'agissant de l'octroi de la carte professionnelle, M.Abid a fait savoir qu'il sera généralisé sur tous les secteurs et ne se limitera pas aux chanteurs et musiciens, mais inclura aussi d'autres spécialités à caractère scénique, à l'instar de la danse, le cirque, et les jeux de magie. Il a, dans le même contexte, révélé que les rappeurs et les DJ pourront aussi obtenir cette carte et travailler ainsi d'une manière légale, en soulignant que cette carte offrira plusieurs avantages aux artistes, à l'instar de l'inscription de la profession «artiste» dans la carte d'identité, le passeport, l'obtention des visas en plus de l'amélioration de la qualité des spectacles artistiques. M.Abid a tenu à souligner l'importance de faire la différence entre la carte professionnelle et le diplôme de musique, précisant, à ce propos, que la carte professionnelle sera utile uniquement dans le domaine pratique, contrairement au diplôme universitaire qui touche des domaines plus élargis incluant la partie théorique. Il a, dans ce sens, affirmé que les diplômés des Instituts supérieurs de musique bénéficieront d'une manière automatique de la carte professionnelle sans se soumettre à un entretien. De nouveaux mécanismes d'appui aux œuvres musicales Abordant le dossier de l'appui des œuvres musicales, Jamel Abid a indiqué que la direction de la musique et de la danse vient d'améliorer une proposition relative à l'appui des œuvres musicales élaborée par l'ancien directeur Fakher Hakima, estimant, à ce propos, que cette proposition permettra une meilleure transparence aux travaux de la commission de l'octroi des subventions, en plus de la publication des travaux musicaux subventionnés sur le site web d'hébergement et de téléchargement «Youtube» d'une manière à être visionnés par les organisateurs des manifestations artistiques. Evoquant la cérémonie de l'inauguration de la Cité de la Culture qui sera assurée par l'Orchestre de la radio nationale d'Ukraine et le mécontentement suscité par ce choix auprès de certains musiciens tunisiens, M.Abid a fait savoir que l'Orchestre ukrainien sera accompagné par des musiciens tunisiens, soulignant que ce spectacle illustrera l'ouverture de la Tunisie sur les différentes cultures du monde et permettra, selon la même source, la promotion de la Cité de la culture au niveau international. Il a, dans ce sens, assuré que des spectacles animés par plusieurs artistes tunisiens seront programmés dans la Cité de la culture lors de la cérémonie d'inauguration. La danse, une discipline désormais remise à jour Evoquant le secteur de la danse, Jamel Abid a fait savoir que le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, a ordonné de réviser la formation dans les conservatoires, précisant dans ce sens qu'une commission a été créée en vue de former les professeurs spécialisés dans la danse et leur répartition dans les conservatoires. Il a précisé que la première promotion poursuit actuellement des cours théoriques et pratiques de danse, faisant savoir que la première phase de la formation durera trois ans. La seconde étape consiste en la spécialisation dans l'une des disciplines de la danse. La première promotion qui bénéficie de cette formation sera la première à obtenir un diplôme national de danse en Tunisie, selon ses dires. D'ailleurs, a-t-il fait remarquer, cet intérêt porté à la danse ne se limite pas uniquement à la formation dès lors que des structures seront réservées à la danse dans la nouvelle Cité de la culture, citant le ballet de Tunisie. Jamel Abid a fait part de son espoir de voir les pistes de coopération s'élargir avec d'autres institutions, comme le ministère de l'Education, en introduisant la danse comme matière dans le système pédagogique, à l'instar des autres expressions artistiques, comme le théâtre, la musique et les arts plastiques.