Une décision a été prise concernant l'arrêt de toute activité hospitalière des stagiaires internes et résidents à l'exception des gardes à partir de lundi 5 mars Le président de l'Organisation tunisienne des jeunes médecins (Otjm), Jed Hinchiri, a annoncé, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du syndicat national des journalistes tunisiens, la poursuite de la grève face à ce qu'il a qualifié d'«absence de réaction de la part de l'autorité de tutelle ». La poursuite de la grève survient aussi suite à des assemblées générales tenues au cours de cette semaine, une décision a été prise concernant l'arrêt de toute activité hospitalière des stagiaires internes et résidents à l'exception des gardes et ce à partir de lundi 05 mars, a-t-il ajouté. Jed Hinchiri a fustigé le comportement du ministère de tutelle qui n'a jamais donné suite à ses engagements. « On se met d'accord avec le ministre lors des concertations et quand on se retrouve avec son équipe pour finaliser cet accord, c'est un autre son de cloche. On essuie un échec cuisant. C'est comme s'il s'agissait de deux départements différents », a-t-il fait remarquer. Trois préavis de grève et arrêts protestataires de travail et d'étude ont été soumis au ministère de tutelle dans le cadre du mouvement de contestation. Le premier a été déposé puis retiré en novembre dernier, suite à une réunion avec le ministre de la Santé qui s'est engagé à respecter les revendications accordées dans le passé, a expliqué le président de l'Otjm. Un deuxième préavis de grève a été déposé et appliqué le 06 février 2018 suite au refus catégorique de négocier le maintien du diplôme national de docteur en médecine, alors que le troisième a été déposé le 09 février et appliqué le 19 février. Les revendications des jeunes médecins comportent quatre axes, a expliqué Jed Hinchiri lors de cette conférence, à savoir la publication dans le Jort du statut spécifique des stagiaires internes et résidents en médecine, le maintien du diplôme national de docteur en médecine, séparément et indépendamment du diplôme de spécialiste , la révision des critères d'exemption du service civil dans le cadre de la légalité citoyenne, et enfin égalité des salaires des stagiaires étrangers, internes et résidents en médecine ayant effectué leur cursus dans les différentes facultés de médecine de Tunisie . De son côté Aymen Bettaïeb, vice-président de l'Otjm, a insisté sur les conditions pénibles dans lesquelles sont appelés à travailler les stagiaires internes et résidents. Ces derniers n'ont pas le droit de travailler plus de 24 heures d'affilée. Toutefois, on assiste à une transgression de cette règle dans les hôpitaux universitaires où ils passent parfois 72 heures sans interruption, ce qui constitue une infraction aux règlements en vigueur doublée d'une atteinte grave aux droits des jeunes médecins et des patients. En effet, pareilles situations peuvent pousser le stagiaire à l'erreur en raison du cumul d'heures de travail qui dépasse la capacité humaine, a-t-il tenu à expliquer.