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Quand les femmes n'ont pas encore leur placea
Reportage dans un café populaire Au Grand-Tunis
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2018

Dans certains espaces publics, comme les cafés populaires, les femmes ne sont pas les bienvenues.
15h00, dans un café de Aïn Zaghouan à Tunis, les hommes boivent tranquillement leur café. Sur la devanture de l'établissement, chicha, cartes, et clubs de football y sont représentés. Des activités typiquement ‘'masculines" selon les habitués. «Certaines femmes n'osent même pas rentrer. Si elles veulent acheter un café à emporter, elles restent à l'extérieur», explique Mehrez, serveur du café. A l'intérieur, les regards s'interpellent lorsque une présence féminine fait son apparition. «Si une femme entre dans le café, on ne va pas la regarder comme une cliente, mais comme une femme», poursuit le jeune homme de 26 ans. Sur les quelques hommes interpellés dans le café, tous répondent la même chose : la présence de la femme n'est pas désirable ici, et ce, pour plusieurs raisons.
Certains font mine de ne pas être dérangés, mais pour d'autres, cet espace a définitivement vocation à être uniquement réservé aux hommes. Pour Taoufik, 39 ans, peintre artisan, la présence d'une femme gêne tout simplement la tranquillité du groupe, exclusivement masculin : «C'est comme ça, c'est dans notre éducation. Ce n'est pas simplement une question d'éducation, c'est aussi une question de mentalité et de conviction religieuse. Il y a parmi nous des hommes qui ont une vision traditionnelle et conservatrice de la place que doit occuper la femme dans l'espace public. Certains espaces, comme celui-ci, doivent être exclusivement réservés aux hommes et ne peuvent être un endroit où la mixité peut être appliquée. Il y a des gens qui sont très religieux. Regarder une femme correspond pour beaucoup à un péché».
Problème de mixité dans certains espaces
Selon Mehrez, qui côtoie les clients du café au quotidien, le refus de la mixité résulte d'une problématique profonde : «C'est un problème de mentalité. On essaye de suivre les Européens sans savoir comment faire. Et on continue en même temps de suivre la religion. Les deux ne sont pas compatibles». Les clients masculins ont avancé d'autres raisons sur leur refus d'accepter la présence d'une femme dans le café. En effet, «être entre eux» leur permet de s'exprimer librement et de transgresser les règles du savoir-vivre et du code langagier, ce qui est quasiment impossible en présence de la gent féminine.
Si les femmes jouissent de tous leurs droits en théorie, sur le terrain, la réalité est autre. Elles continuent à être confrontées à une mentalité conservatrice qui accepte mal la mixité dans certains espaces publics. A preuve : si la plupart des cafés de Tunis sont ouverts à tous et toutes, certains restent uniquement réservés aux hommes. Comme l'explique, Ezzedine, un client du café : «Certes les femmes jouissent de tous leurs droits en Tunise. Elles ont le droit de fréquenter n'importe quel espace public. En théorie du moins. Mais sur le terrain, la réalité est différente. Certains hommes ont du mal à accepter cette mixité. Ils ont besoin d'espace où ils peuvent exprimer librement leur virilité sans que la présence d'une femme ne les importune. Ils ont besoin de prendre pleinement possession et d'appliquer leurs propres codes et leurs propres règles, dont sont exclues les femmes. C'est un fait sociologique qui date de la nuit des temps. Ils ont besoin de se sentir dominateurs et de s'accaparer exclusivement un espace où la femme n'a pas lieu d'être. C'est pour cette raison que lorsqu'une femme pénètre un espace public qu'ils se sont approprié mentalement et physiquement, ils le prennent comme une violation et une provocation et réagissent en importunant les femmes qui ont osé prendre place dans leur espace».


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