Douze ans après sa dernière participation à une phase finale de Coupe du monde, l'équipe de Tunisie compte toujours sur un gardien de but... formé en France. Les spécialistes du football professionnel vous le diront : une équipe qui veut aller loin dans un tournoi de grande envergure doit disposer d'un gardien de but expérimenté et de grand gabarit. Pour sa deuxième participation consécutive à une phase finale de Coupe du monde en 2002, le sélectionneur national de l'époque, Ammar Souayah, a choisi Ali Boumnijel, gardien de but tunisien formé en France et où il a débuté sa carrière de footballeur professionnel au FC Gueugnon. Lors de la CAN 2004 qu'a abritée la Tunisie et pour la Coupe du monde 2006 qui a eu lieu en Allemagne, Roger Lemerre a gardé Ali Boumnijel comme premier gardien de la sélection. Ce qui a facilité l'intégration de Boumnijel, c'est qu'il faisait déjà partie du groupe élargi des internationaux depuis 1991 où il avait intégré les rangs de l'équipe de Tunisie des moins de 20 ans. Toutefois, s'il a mis une dizaine d'années avant de devenir premier gardien de la sélection senior, c'est que la concurrence était rude avec Chokri El Ouaer. L'accession peut s'avérer plus rapide ! Contrairement à Ali Boumnijel, Moez Hassan a opté pour la France dans les catégories jeunes. En effet, il a été sélectionné dans l'équipe de France des moins de 16 ans et a, depuis, gravi les échelons des catégories jeunes jusqu'aux espoirs. Sauf qu'avec Didier Deschamps aux commandes de l'équipe de France senior, les chances des binationaux d'origine maghrébine d'être convoqués sont minimes. L'exemple le plus frappant est sans doute celui de Karim Benzema, titulaire incontesté au Real Madrid et indésirable chez les Bleus. Pour cette raison au moins, choisir l'équipe de Tunisie est une sage décision de Moez Hassan d'autant que pour lui, et contrairement à Boumnijel, la concurrence est beaucoup moins rude, si ce n'est quasi inexistante. Hormis Farouk Ben Mustapha, régulier, voire performant sous les couleurs du club saoudien d'Al-Shabab, les autres internationaux ont connu tous un passage à vide au cours de cette saison. Et si Moez Ben Chérifia et Rami Jeridi sont redevenus réguliers avec leurs clubs respectifs, Aymen Mathlouthi connaît une chute vertigineuse en Arabie saoudite et on se demande même ce qu'il fait encore en équipe nationale. La logique veut que Moez Hassan soit convoqué par Nabil Maâloul à l'actuel stage de l'équipe nationale (ponctué de deux matches amicaux contre l'Iran et le Costa Rica), et ce, pour le mettre à l'essai en prévision des deux sorties du Mondial, contre l'Angleterre et la Belgique. Avec la baisse de forme de Mathlouthi qui, il n'y a pas si longtemps, était le premier gardien attitré de la sélection, Moez Hassen a de fortes chances de lui succéder dans l'immédiat. Nous sommes curieux de voir la première sortie du sociétaire de Châteauroux sous les couleurs nationales.