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Le formateur, cet éleveur de champions
Dossier : Professionnalisme, qu'est ce qui doit changer ? IIéme partie : La formation
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 03 - 2018

Pour instruire ce dossier, nous pensons qu'il serait opportun de tenir compte de trois facteurs que nous considérons extrêmement importants. En effet, on ne saurait soulever les questions relatives à la formation sans nous poser un certain nombre de questions.
Tout d'abord, la Tunisie, est-elle un pays où la formation est respectée dans ses formes et méthodes, conformément aux critères communément admis ?
Et comme une formation digne de ce nom n'est pas l'apanage du seul football, nous pourrions nous empresser de répondre par l'affirmative.
En effet, si le handball tunisien occupe le haut du pavé depuis des décades et tient en respect des pays beaucoup plus nantis économiquement, financièrement et démographiquement, c'est grâce à la formation. Formations de cadres et de joueurs ont été les points forts de notre sport qui a su relever bien des défis face à des nations beaucoup plus riches, mais moins portées vers la mise en place d'un encadrement compétent et de structures spécialisées.
D'ailleurs, depuis un bon bout de temps, nous enregistrons l'émergence de centres privés ou «d'académies» qui essaient de contribuer à la formation des jeunes. La réussite de ces centres de formation «privés», qui reçoivent des jeunes en bas âge, n'est, certes, pas l'objet de ce dossier, mais ils ont le mérite d'exister et leur contribution (vu leur nombre) finira peut-être par être positive, à la condition de les soumettre à un strict contrôle pédagogique et technique.
Depuis des années, un peu partout dans le pays, se sont érigés des pôles incontournables qui ont largement alimenté les clubs huppés, dont la formation était le dernier de leurs soucis : Kairouan, Jendouba, Gabès, Sousse, Sfax, Béja, le COT, le ST, le CSHL et bien d'autres villes et clubs ont sorti des joueurs de talent en football.
Moknine, Nabeul, Hammamet, Menzel Temime, Mahdia, etc. sont des citadelles du handball qui continuent de jouer un rôle de premier plan. Nabeul, Radès, Monastir, Ezzahra, l'EOGKram sont, depuis des décades, des axes d'où jaillissent toutes les grosses pointures du basket-ball. Ces villes et clubs, nous en avons certainement oublié quelques-uns, révèlent de manière continue des éléments qui font la joie des meilleures équipes du pays.
Il serait malvenu d'oublier le rôle des écoles supérieures de formation qui fournissent à tour de bras des techniciens, des formateurs, qui se sont imposés, non seulement en Tunisie, mais aussi sur le continent ou dans bien des pays frères et amis.
La deuxième question est relative à la disponibilité et à la valeur de tous ces formateurs. Le sport tunisien a eu la chance d'en connaître et de profiter de l'apport d'un certain nombre d'hommes providentiels qui ont largement contribué à la mise en place de tout un système qui a merveilleusement fonctionné. Nous pourrions remonter à l'ère Fabio, Nagy, Kristic , Dietcha, Gérard, Osman Kouki, Hajar, Senoussi, Bob Saïdane Garali, etc., qui ont marqué leur époque.
Mais tous ces clubs et ces techniciens ont travaillé dans des conditions en deçà des minimums exigés, assez longtemps.
L'avenir est bien dans la formation
C'est depuis quelques années que nos clubs, surtout en football, ont commencé à comprendre que l'avenir est bien dans la formation.
Cette «découverte» n'est pas la particularité des seuls clubs tunisiens. En effet, en Europe, à l'heure du fair-play financier, dont les commissions de contrôle pourchassent tous les clubs, avec un renchérissement affolant des prix des joueurs, miser sur la formation des jeunes sportifs semble autant être une nécessité économique que sportive.
«Si la formation est une nécessité, c'est aussi, a minima, une contrainte avec la règle de l'Uefa qui oblige les clubs professionnels à posséder un minimum de 8 joueurs formés localement lors des compétitions européennes».
C'est une obligation qui devrait être adoptée par la fédération tunisienne pour obliger les clubs tunisiens à mettre en place de véritables centres de formation modernes, répondant aux normes, capables de sortir des jeunes convenablement formés qui pourraient soulager la trésorerie des clubs et...pourquoi pas devenir une source de financement.
Un pari sur l'avenir
La formation revêt un intérêt certain pour le monde sportif, pour lequel elle constitue un pari sur l'avenir.
Dans un récent rapport d'information portant sur le fair-play financier, diffusé en Europe, il a été réaffirmé l'importance de la formation des jeunes sportifs et de la mise en œuvre effective du «double projet» footballistique et scolaire. D'où la mise en place de structures sportives répondant à des normes strictes au point de vue équipements et encadrement, et d'un cursus scolaire destiné à fournir les moyens de reconversion, une fois la carrière sportive terminée.
Pour diriger ces centres de formation, il est fait appel à des hommes qui possèdent aussi bien l'expérience que l'attachement aux finalités de cette formation. On part d'un principe humaniste très simple : il n'y a pas de mauvais gamins, mais il y a, par contre, de mauvais pédagogues qui échouent dans leur mission formative.
Ce sont donc les qualités humaines, pédagogiques et techniques qui font le profil rêvé d'un bon formateur. Le monde du football, qui nous intéresse particulièrement, a connu un formateur hors pair qui a visité notre pays et qui a parlé de sa large expérience en la matière : Guy Roux.
C'est l'entraîneur emblématique, mythique de l'AJ Auxerre, qui compte 894 matchs de L1 au compteur (un record) et symbole d'un football un peu suranné, il travaillait 11 heures par jour, 7 jours sur 7 et 49 semaines par an. Il faisait tout à l'AJ Auxerre. Il traçait les lignes du terrain, rebouchait les trous du gazon la nuit. Les journalistes et les agents devaient tous passer par lui pour parler aux joueurs. «Aujourd'hui, les entraîneurs ne bougent plus les pieds et s'appuient sur leurs adjoints», avait-il confié un de ces jours.
Formateur dans le sang, il exigeait un travail physique et un solide bagage technique, mais refusait toute tricherie. Il écumait les boîtes de nuit pour débusquer les joueurs faisant la fête, contrôlait les compteurs kilométriques des voitures de ses joueurs ou choisissait les zones résidentielles des nouveaux arrivés. Il était sans doute envahissant pour ses joueurs, mais il a porté à bout de bras son club durant près de 40 ans, fournissant un nombre incalculable de jeunes de très grande qualité au football français.
Différence entre centres et clubs pros
Comme souligné plus haut, dans le domaine de la formation des jeunes sportifs, une grande différence existe entre les centres de formation qui sont liés aux clubs professionnels et les sections sport-études qui dépendent des lycées. «L'idée des sections sportives de lycées est d'offrir aux élèves un cadre stable favorisant la réussite scolaire sans minimiser la réussite sportive et en privilégiant le cadre familial, alors que dans les centres de formation, l'objectif est véritablement de devenir footballeur professionnel», précise ainsi
Eric Caballero, un enseignant formateur qui a fait ses preuves.
Or, le taux de réussite dans le sport professionnel est plutôt mince, d'où l'importance de se soucier de la scolarité des jeunes. «Dans les centres de formation qui sont en réussite, la moitié ou un tiers des jeunes parviennent à signer des contrats professionnels. C'est le rôle des sections sportives: offrir aux élèves un cadre stable, privilégiant la réussite scolaire et le cadre familial. Ils ont largement le temps ensuite de rejoindre un club professionnel pour parfaire leur formation sportive».
Critères de sélection
Anthropométrie (taille, envergure, poids), mental (volonté, combativité), techno-motricité (coordination, geste), condition physique (force, vitesse, endurance), aspects sociaux (soutien des parents, scolarité), etc. constituent des critères à prendre en considération pour choisir les éléments à prendre en charge. Les directions techniques nationales sont censées contrôler ce qui se fait au sein de tous ces centres de formation, qu'ils soient privés, fédéraux ou de clubs. Les programmes uniformisés répondent à des besoins et les directives sont adoptées après avoir fixé les objectifs visés, déterminés à la suite des bilans établis et des exigences d'une discipline sportive. Etant donné la responsabilité des différentes parties prenantes, l'échec ne devrait même pas être envisagé. Dans le cas où cela se produit, pour une raison ou une autre, l'insertion des jeunes devient prioritaire.
Sommes-nous en train d'appliquer cette démarche, cette condition qui, en fait, constitue la pierre d'achoppement de tout projet engageant l'avenir des associations sportives, du professionnalisme qui reste à instituer sur des bases réalistes et solides, des jeunes que l'on a tendance à prendre ...au berceau pour les élever dans une bulle spécifique, en faire des compétiteurs, des idoles de foules et des...poules aux œufs d'or?


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