C'est le chiffre étonnant que vient de nous confier Jamel Bettaieb, président-directeur général de l'Agence technique des transports terrestres, annonçant que ses services sont coordonnés avec ceux du ministère de l'Intérieur pour mettre fin à cette anomalie singulièrement dangereuse compliquée par l'état des routes et les véhicules trafiqués. En plus des chauffards dont le nombre ne cesse d'augmenter, le phénomène des véhicules qui se baladent sans la vignette de la visite technique atteint aujourd'hui des proportions alarmantes qui rendent nos routes parmi les plus dangereuses du monde. Et même si le chiffre est en baisse par rapport au pic observé en 2011, il est encore de l'ordre de 250.000 véhicules. Coordination avec l'Intérieur Ces deux facteurs (état des routes et absence de visite) sont également à conjuguer avec un autre phénomène non moins dangereux ; il s'agit des voitures trafiquées, essentiellement au niveau du numéro de série du châssis avec quelque 2.000 cas par an. Et c'est justement au moment de la visite technique que la chose est découverte et l'Attt saisit alors les documents du véhicule concerné et transmet le dossier à la justice. Pour y faire face, Jamel Bettaieb, P.-d.g. de l'Agence technique des transports terrestres, affirme que ses services entretiennent une coopération permanente avec les directions du ministère de l'Intérieur dans le but de s'attaquer aux sources en multipliant les patrouilles sur les routes. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines, puisque Jamel Bettaieb reconnaît l'existence, au voisinage-même de ses agences, de toutes sortes d'«intermédiaires» depuis le relâchement et le laxisme observés depuis 2011. Il existe également une coordination avec les patrouilles des agents de l'ordre à ce propos et ce phénomène est en régression. Visite par Internet Côté gouvernance de l'Attt, si les problèmes de foule dans les centres de visite technique ont été partiellement laminés par le fait qu'il existe aujourd'hui pas moins de 30 centres spécialisés, il reste que les questions d'engorgement ne sont pas totalement résolues. Et c'est pour cela que l'Attt vient de mettre en service la prise de rendez-vous pour la visite technique via Internet. Selon Jamel Bettaieb, il existe désormais une file réservée à tous ceux qui ont pris rendez-vous de cette manière avec, en prime, une mise à l'écart des «intermédiaires». Mais ce n'est pas encore fini, puisque l'Attt a déjà d'autres projets en cours, à commencer par la mise à niveau de 6 centres et la finalisation des procédures administratives pour la création du nouveau centre de La Manouba. De plus, deux nouveaux centres verront le jour prochainement à Menzel Bourguiba et Utique et l'étude de création d'un autre centre à Métlaoui (gouvernorat de Gafsa) sera bientôt clôturée. Rappelons que l'Attt n'est pas seulement chargée d'effectuer les formalités et les opérations techniques relatives aux véhicules ainsi que les formalités des permis de conduire, mais aussi de créer, aménager, entretenir, équiper et exploiter les gares routières. Pour toutes ces charges, l'Attt ne dispose que de 1.654 agents (499 cadres, 680 agents de maîtrise, 473 agents d'exécution). L'Attt est organisée. Outre les services centraux en 24 directions régionales présentes dans tous les gouvernorats de la République, elle exploite aujourd'hui 30 centres de visite technique et d'identification, 41 centres d'examens pratiques de permis de conduire de la catégorie B, 23 centres d'examens pratiques des véhicules lourds, 28 centres d'examens théoriques de permis de conduire et 22 gares routières.