Carmen et Claudia Cardinale, premières invitées du «théâtre de l'Opéra» et de la Cinémathèque tunisienne. En musique, la Cité de la culture a enfin accueilli ses premières activités. L'inauguration, le 21 mars, s'est faite en présence du président de la République Béji Caïed Essebsi, du chef du gouvernement Youssef Chahed, du ministre de la culture Mohamed Zine El Abidine, du président de l'Assemblée des représentants du peuple Mohamed Ennaceur, des membres de cette assemblée et des artistes et intellectuels de tout bord. C'est le «théâtre de l'Opéra», salle d'une capacité de 1.800 personnes, qui a été la pièce maîtresse de la soirée. Les invités de la Cité de la culture y ont assisté à l'Opéra Carmen Cité, interprété par l'orchestre et chœur de l'Opéra de Tunis, avec la participation de 160 artistes tunisiens et ukrainiens, dirigés par Volodymyr Sheiko, sous la direction artistique de Rachid Koubâa, avec Hristina Hadjieva comme chef de chœur tunisien et Yuliia Tkach comme chef de chœur. Présenté par le comédien Ghanem Zrelli, le spectacle a été lancé par une version lyrique de l'hymne national tunisien, suite auquel Carmen, interprétée par la mezzo-soprano Amira Dakhliya, et ses prétendants, interprétés par le ténor Amadi Lagha et le baryton Haithem Hadhiri, ont rehaussé la musique par leur chant incarnant les états d'âme des personnages et les retournements de situation de cet opéra. L'orchestre a ensuite donné le la pour le chanteur tunisien Lotfi Bouchnak qui a interprété deux de ses œuvres. Parlons cinéma A l'autre bout de l'allée menant au théâtre de l'Opéra, se trouve le nouveau siège du Centre national du cinéma et de l'image (Cnci) et celui de la Cinémathèque tunisienne. Cette dernière a été à l'honneur dans la deuxième partie de la soirée où elle a été officiellement inaugurée par le ministre de la Culture et la directrice du Cnci, Chiraz Laâtiri. Le programme de la soirée, concocté par le directeur artistique de la cinémathèque, Hichem Ben Ammar, et son conseiller artistique, Mohamed Challouf, l'a placée sur le thème de l'aube du cinéma tunisien, avec des films post-indépendance, qui portent tous les deux à l'écran l'invitée d'honneur de l'inauguration : la comédienne italo-tunisienne Claudia Cardinale. Son discours à l'occasion de cet événement a exprimé son attachement à la Tunisie, pays de sa naissance et de ses débuts, où elle a grandi dans un esprit de diversité, loin de l'exclusion, a-t-elle évoqué. Les organisateurs ont, par la même occasion, inauguré l'une des salles du Cnci, où s'est déroulée la soirée. Nommée en hommage à l'un des pionniers du cinéma tunisien, Omar Khlifi qui vient de nous quitter le 30 décembre 2017, la salle a pris vie en musique, par un récital donné par les jeunes virtuoses Ons Ben Romdhane et Sélim Khammassi, autour de musiques de films où a joué Claudia Cardinale, des airs signés Nino Rota, Ennio Morricone et Malek Jandali. Passés les discours et la présentation, l'écran de cette salle s'est allumé pour la première fois pour projeter le premier casting de Claudia Cardinale pour entrer au centre expérimental du cinéma à Rome, un document qui date de 1957, suivi du film « Chaîne d'or » de Mustapha Fersi et René Vautier (1955) et « Goha » de Jacques Baratier (1957). Place au public ! Au lendemain de cette soirée d'inauguration, la Cité de la culture ouvre enfin ses portes au grand public. En plus des activités artistiques professionnelles que va accueillir le pôle du théâtre et des arts scéniques fin mars (deux ateliers, en scénographie et en dramaturgie), la cinémathèque annonce tout un programme pour le mois de mars, avec des rétrospectives en hommage à Claudia Cardinale, au comédien malien-burkinabé Sotigui Kouyaté (1936-2010), au réalisateur burkinabé Idrissa Ouedraogo (1954-2018) et au réalisateur tunisien Taïeb Louhichi (1948-2018), suivis du 23 au 31 mars de la semaine du film francophone, organisée en partenariat avec le groupe des ambassadeurs francophones.