Plus d'un milliard de mètres cubes dans les barrages et nette amélioration de l'état général des emblavures céréalières avec également des projections fort positives pour le maraîchage d'été Une production conséquente de céréales prévue pour cette saison et les agriculteurs commencent à se frotter les mains Mars le fou a été généreux en pluies cette année, car jamais de telles quantités n'ont été enregistrées dans le pays au cours des dix dernières années durant ce même mois, considéré par les agriculteurs comme un repère pour le bon déroulement ou non de la campagne céréalière, cheval de bataille de toute l'agriculture dans le pays avec près d'un million 500 mille ha emblavés chaque année. C'est dire à quel point ces pluies ont ravivé chez les agriculteurs l'espoir de réaliser une saison agricole à la mesure de leurs attentes, en ce sens qu'elles sont venues arroser généreusement les terres à un moment où l'on commençait à nourrir des craintes de voir la campagne compromise après le déficit pluviométrique enregistré au cours du mois de février dernier. Selon plusieurs agriculteurs des régions du Kef, Jendouba et Béja, les pluies de mars ont été d'un apport appréciable pour les emblavures céréalières d'autant plus qu'elles étaient abondantes et ont pratiquement arrosé tout le pays, en particulier les foyers agricoles destinés à la céréaliculture. Ces quantités ont été estimées suffisantes pour nourrir un grand espoir quant au bon déroulement de la suite de la campagne, qui devrait connaître, au cours des prochaines jours, le début de la période d'épiaison, celle qui précède la maturité des graines. Selon le président du syndicat des agriculteurs du Kef, l'état actuel des emblavures est assez bon, excepté dans le sud du gouvernorat où près de 40 mille ha ont été perdus à cause de la sécheresse. Ailleurs dans les délégations du nord (Sakiet, Touiref, Le Kef, Le Sers, Dahmani, Nebeur et Ksour), il s'est dit «optimiste pour la suite de la campagne, surtout s'il vient, dit-il, à pleuvoir une fois ou deux en avril, et ce serait même mieux, ajoute-t-il, s'il pleut abondamment; Autant dire que la campagne céréalière se poursuit sur les chapeaux de roues, favorisée en cela par le redoux en cette fin de mars où, souvent, la sécheresse sévit dans le pays et fait étouffer les emblavures en manque d'eau. Déjà les superficies emblavées cette année dans le domaine céréalier sont quasiment situées dans les régions du nord et du centre et pourraient donner lieu à une récolte nettement plus abondante que celle de la saison écoulée, à condition que la météo reste favorable et que les maladies fongiques n'apparaissent pas suite à l'humidité qui pourrait survenir. Les céréaliculteurs ont déjà l'œil sur certaines maladies comme la rouille du blé dur, la septériose du blé ou encore le mitadinage, un accident physiologique fréquent chez les grains de blé. Sagissant des cultures maraîchères d'été, les craintes de pénurie d'eau sont en voie de se dissiper et laissent place à l'optimisme, surtout dans les deux gouvernorats de Jendouba et de Béja où les ultimatums sont, en gros, tributaires du niveau de l'eau dans les barrages, notamment pour les cultures de saison de solanacées, de cucurbitacées et même de plantes à feuilles ; de quoi tranquilliser un tant soit peu les consommateurs sur la disponibilité de la tomate et même du melon pendant l'été.