En dépit des fortes chutes pluviales de ce mois de mars, 25% des emblavures céréalières du Kef semblent d'ores et déjà perdues. La campagne des grandes cultures dans la région du Nord-Ouest est en passe de s'améliorer sensiblement à la faveur des pluies bénéfiques qui ont généreusement arrosé la région tout au long du mois de mars, même si la longue période de rétention d'eau semble avoir eu raison de près de 25% des superficies emblavées, notamment dans la région du Kef où la récolte s'annonce moyenne à médiocre dans les trois délégations du sud du gouvernorat (Djérissa, Kalaâ Khesba et Kalaât Senan). En termes de calcul, 45 mille ha semblent pratiquement irrécupérables et, au mieux, ils pourraient servir de pâturage au cheptel, dans la mesure où la levée a été mauvaise et le tallage presque inexistant dans le sud keffois. Toutefois, l'on estime que 30% des superficies emblavées sont bonnes à très bonnes et 45% sont moyennes à assez bonnes, ce qui, en d'autres termes, réduit les superficies à récolter à près de 155 mille ha contre 200 mille ha emblavés. Néanmoins, l'on estime du côté du Crda que la situation pourrait s'améliorer davantage si d'autres giboulées printanières venaient à arroser les emblavures en avril dont le pissat est jugé déterminant pour la qualité des graines (poids spécifiques) et pour l'amélioration du rendement à l'hectare. Mais les pluies printanières sont aussi jugées bénéfiques pour le pâturage, les cultures maraîchères et l'arboriculture, outre leurs répercussions bénéfiques sur la nappe phréatique et sur les puits de surface où le niveau d'eau a déjà augmenté de manière significative, contre une hausse timide pour les barrages et les lacs collinaires, en général tributaires des pluies torrentielles et de ruissellement. Ailleurs, dans les autres délégations, la situation est quelque peu similaire et l'on estime que partout la récolte sera moyenne à bonne, mais toujours beaucoup mieux que lors de l'année 2015, une année de vaches maigres, affectée par un mois d'avril particulièrement sec et chaud. Côté eau, l'on a évité la phase de sécheresse et avec plus d'un milliard de mètres cubes déjà stockés dans l'ensemble des barrages nationaux, en premier dans ceux des régions du Nord, l'alimentation de tout le pays en eau potable ne semble point poser de problèmes à l'échelle nationale, surtout si le mois d'avril sera encore pluvieux et pas chaud. Cela n'a pas empêché tout de même les autorités compétentes d'inviter certains cultivateurs à décliner, à titre d'exemple, la pratique de la culture des cucurbitacées (pastèques et melon) cette saison en raison des besoins énormes en eau qu'une telle activité requiert tout au long de la période de culture.