Les régions du Nord-Ouest souffrent du manque d'intrants Les conséquences risquent de se faire sentir pour les grandes cultures dans cette région, dans la mesure où chaque retard dans le traitement ou la fertilisation est irréversible et irrécupérable. La campagne agricole est, on ne peut plus confrontée, ces jours-ci, à de grandes difficultés marquées par le manque cruel d'intrants sur le marché et l'apparition des maladies fongiques des céréales qui représentent une vraie menace pour la suite de la compagne si, selon le syndicat des agriculteurs du Kef, des mesures urgentes ne sont pas prises pour venir en aide aux céréaliculteurs en cette phase de tallage des plantes. Déjà, des maladies fongiques, comme la septeriose du blé dur, le brome et la maladie au vers blanc, ont été décelées dans plusieurs régions où l'Institut national des grandes cultures de Bousalem a lancé une alerte aux cultivateurs pour apporter les traitements nécessaires, notamment après les visites qui ont été effectuées par plusieurs experts à nombre de champs céréaliers dans les gouvernorats du Nord-Ouest. La sous-directrice des transferts technologiques auprès de cet institut, Hayet Maârouf a relevé dans une déclarations aux médias que l'état général des emblavures est jugé entre moyen et très bon sur toutes les emblavures du Nord-Ouest à la lumière, dit-elle, de visites et de contrôles effectués dans cette région, estimant que les plantes ont atteint une phase de croissance cruciale, celle des trois feuilles où le début du tallage nécessite une intervention en intrants (amonitre). Une constatation qui s'applique aussi, selon elle, aux légumineuses dont la levée est satisfaisante, recommandant aux céréaliculteurs d'apporter le premier apport en intrants et le désherbage, et ce, de manière à réduire les risques de perte ou de réduction des rendements. Pour le président du syndicat régional des agriculteurs du Kef, Abderraouf Chebbi, les intrants sont absents sur le marché régional, mettant les céréaliculteurs dans l'embarras, voire dans l'inquiétude, d'autant que chaque retard dans le traitement ou la fertilisation est irréversible et irrécupérable, d'où l'appel pressant adressé au ministère de l'Agriculture afin d'éviter que le problème des semences sélectionnées qui ont été mises tardivement sur le marché à un moment où la campagne s'était achevée, ne se pose également pour les intrants. Autant dire, alors, qu'il convient de réagir très promptement à ces doléances et autres requêtes professionnelles, si l'on veut sauver la campagne des grandes cultures, cheval de bataille de tout le secteur agricole dans la région du Nord-Ouest, mais aussi venir en aide aux professionnels déjà lourdement endettés et étranglés par le passage sous les fourches caudines d'une administration qui a parfois du mal à répondre aux exigences de l'activité agricole, d'autant plus encore que les banques ont été très réticentes cette saison en matière d'octroi de crédits qui ne représentent, cependant, selon le président du syndicat des agriculteurs du Kef, que près de 2%, voire moins du coût de la campagne agricole 2017-2018 pour le gouvernorat du Kef où 200 mille ha ont été emblavés cette année (une grande partie a été réservée à l'orge, et ce, en raison du manque de semences sélectionnées de blé dur, soit près de 125 mille ha sur le total des emblavures réalisées). Il faut, toutefois, espérer qu'il pleuve au cours des semaines à venir car la période février-avril est jugée déterminante pour la survie des plantes et la réalisation d'une bonne campagne céréalière ou non.