«Mouvance», première exposition personnelle en Tunisie de l'artiste peintre canadienne Janick Erikson organisée sous le patronage de Son Excellence Mme Carol McQueen, ambassadrice du Canada et abritée par la galerie Hédi-Turki à Sidi Bou Saïd. C'est en présence de son Excellence Mme Carol McQueen, ambassadrice du Canada et d'un nombre d'artistes plasticiens tunisiens, qu'a eu lieu le vernissage de la toute première exposition du peintre canadienne Janick Erikson à la galerie Hédi-Turki. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Janick Erikson est née en Outaouais, elle vit actuellement dans la grande région de Montréal (Québec, Canada) où elle exerce son art. La pratique du dessin a fait partie de toute son enfance. En 2005, elle décide de s'investir totalement dans le domaine des arts plastiques et entreprend une seconde carrière comme artiste peintre. Autodidacte, elle adopte la peinture comme une façon de vivre. Tout ce qui la touche est source d'inspiration. Elle a besoin d'explorer divers sujets pour assouvir son besoin de création. Son travail s'est rapidement fait remarquer, ce qui lui a permis de participer à divers projets et expositions d'envergure dans son pays et à l'étranger, recevant plusieurs prix et récompenses lors de ses participations. Ayant toujours besoin de bouger et de s'aventurer loin des sentiers battus, elle décide de s'installer en Tunisie pour une durée de trois mois. Mais pourquoi avoir choisi la Tunisie ? «Parce que j'ai eu le bonheur d'y mettre les pieds l'automne dernier et que j'ai été charmée par l'accueil chaleureux, la simplicité et la gentillesse des gens, aussi la mer, le désert (le désert et ses diverses parties m'ont complètement subjuguée), la nourriture saine n'est pas à laisser pour compte aussi... Les olives de la Tunisie, les dattes, les poires, les grenades, les dorades... Et ce, sans parler des couscous divers. Le textile et la poterie... cela me fascine toujours de pouvoir admirer des artisans à l'œuvre, les métiers des tisserands sont juste incroyables... et on y a souvent accès dans les marchés et les médinas !», affirmait-elle. En effet, une fascination réelle par notre pays, ses gens, sa nature, ses lieux, ses couleurs et sa lumière qu'on réalise à l'instant même où l'on pose son regard sur l'ensemble de ses dernières œuvres qui égayent la galerie Hédi-Turki à Sidi Bou Saïd. Un style singulier à la limite de la figuration Et si l'on sent dans ses toiles une tendance à l'abstraction, ou une volonté à dépouiller le réel, ce n'est jamais au détriment d'une vive sensibilité. Lorsque l'on contemple chacun de ses tableaux, on retrouve toujours l'équilibre des masses et des tours, la complémentarité des différentes valeurs, créant ainsi une atmosphère particulière, un mystère ambigu. La structure ou la composition est alors sublimée, échappant au réel et entraînant l'imagination du regardant vers le rêve et l'intériorité. La peinture, pour elle, est émotion, avant tout, avant même la technique. Elle l'exprime avec les bleus de l'âme, les rouges du cœur, les terres de blancs ou de jaunes mêlés. Peindre est, pour elle, «un moment privilégié où je peux complètement me laisser aller à scruter mon essence intime. Les profondeurs de l'âme humaine m'interpellent. Je peins pour rendre une émotion et non un sujet précis. J'aime explorer l'art dans son ensemble autant la ligne que les textures. J'apprécie particulièrement les couleurs chaudes. Ma gestuelle s'affirme au fil des ans, évoluant du réalisme jusqu'à l'abstraction. Je ne veux pas que mon art enveloppe le spectateur mais je veux qu'il s'implique et s'approprie ce qu'il voit. J'apprécie particulièrement les scènes permettant que se dégagent atmosphères et émotions, amenant à sonder l'âme humaine dans toute sa complexité». Parfois dans un même tableau, on accède d'un plan à l'autre par une succession de passages qui rythme la lecture de la toile. Mais rien n'est clairement explicite ni expliqué, tout est à ressentir. Il suffit que du regard nous poussions les portes laissées entrouvertes par l'artiste pour nous permettre d'en franchir les seuils et de nous aventurer, peut-être, dans les cosmogonies intérieures de l'âme humaine. «Cette aventure loin du Québec représente pour moi un dépassement, un défi, une rencontre de l'autre, de ma démarche artistique profonde aussi...l'essence même de qui je suis. Je suis certaine que j'aurai la chance de croiser sur ma route des artistes qui vont m'influencer de par leur philosophie, leur histoire personnelle, leur vision du monde. Rien ni personne n'est parfait, j'en suis consciente, alors, je ne m'attends pas à ce que tout soit parfait durant les prochaines semaines qui, je le sais, ne seront pas de tout repos ! Mais je sais très bien qu'au bout du compte, je vais en sortir grandie et que mes inspirations artistiques et personnelles en seront à jamais changées», se confiait Janick Erikson. Lors de son séjour en Tunisie, l'artiste canadienne prend part à la 2e édition du Festival des arts de la Méditerranée (FAM) qui a démarré jeudi dernier et s'étalera sur quatre jours et regroupera des artistes de tout horizon et venant des deux rives de la Méditerranée et du reste du monde.