La création du pôle de compétitivité serait-elle l'alternative adéquate pour décongestionner une situation qui ne fait qu'empirer ? L'après-14 Janvier a engendré une question pertinente et qui comporte une partie explicative des troubles relevés dans le bassin minier : y a t-il une vie sans le phosphate, ou plutôt quel aspect auront ces contrées sans le phosphate ? Certes, les réserves dont disposent les couches souterraines continuent à offrir le luxe pour de nombreuses années, mais c'est l'après-phosphate qui suscite les interrogations. La CPG, au centre d'une polémique houleuse depuis la révolution du jasmin, est-elle la solution ou le problème à une situation d'inertie dans le domaine de l'emploi avec des chiffres allant crescendo. Pourra-t-elle poursuivre son rôle de principal employeur dans une période cruciale caractérisée par une conjoncture économique délicate tant nationale que mondiale ? Les instances dirigeantes ont-elles les moyens d'aller loin pour prospecter de nouvelles perspectives dans sa lutte contre le problème numéro 1 qui paralyse la quête de transition ? Le constat laisse dégager un taux d'employabilité dans le secteur minier de plus de 70% de la population avec la tendance qui consiste à développer la machine de recrutement dans ce trust dans le cadre d'une stratégie élaborée par les responsables, mais qui a montré ses limites avec un tollé soulevé dans les villes minières et les événements qui se sont succédé, comme les émeutes de Redeyef en 2008. Et pour procéder à la mise en place de cette stratégie, il fallait faire intervenir de nouveaux acteurs censés se mêler à la bataille et épauler les efforts déployés par les instances politiques. La création du pôle de compétitivité s'inscrit dans ce sillage, mais est-elle l'alternative adéquate pour décongestionner une situation qui ne fait qu'empirer. Considéré comme une perche tendue pour doper l'attractivité de la région en offrant des conditions séduisantes et privilégiées aux entrepreneurs désireux de s'implanter, cet organisme pourrait jouer le rôle qui lui est destiné par le biais de la diversification de ses activités, le maillage de ses services et l'accueil des investisseurs. Mais force est de constater que la bataille est loin d'être gagnée et le constat impose une relève pour alléger le fardeau. Et là survint l'impératif de se pencher sur l'efficience de cette structure et ses acquis relevés dans une région présentant des potentialités et de réelles opportunités d'investissement prometteuses qui ne demandent qu'à être explorées et exploitées. Et pour contribuer un tant soit peu aux demandes sans cesse pressantes de nos jeunes diplômés de l'enseignement supérieur chômeurs, il faudrait innover et créer. L'issue de secours passe inéluctablement par la voie du salut qui consiste en la création de PME qui s'impose, d'ailleurs, comme un passage incontournable. Et même si les chiffres n'engagent que ceux qui en font une religion, force est d'admettre que ceux inhérents à la toile du chômage peuvent causer du mal à la région et l'avenir ne se présente pas sous les meilleurs auspices pour juguler ce fléau; et pour cause le nombre de détenteurs d'un diplôme de l'enseignement supérieur augmente à une vitesse vertigineuse, surtout que le campus universitaire de Gafsa injecte annuellement entre 4.000 et 5.000 nouveaux diplômés. A Gafsa, il existe déjà un cyberpark avec un programme ambitieux et une infrastructure de télécommunications performante. Dans ce sens, un haut cadre de la CPG nous a révélé que le fabricant nippon Yazaki externalise ses activités financières au Maroc et en Turquie. Est-ce que la qualité requise n'existe pas ? Loin de là, plutôt c'est la stratégie adoptée pour booster ce secteur et le doter de facteurs séducteurs pour conférer une dimension internationale aux plateformes déjà en place qui fait défaut ...